Le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho a appelé jeudi à une révision de la constitution pour permettre d'anticiper la tenue de nouvelles élections législatives.
"Je suis prêt à apporter mon soutien à une révision constitutionnelle extraordinaire ouvrant la voie à la dissolution du Parlement pour que le peuple portugais puisse choisir son gouvernement", a-t-il déclaré.
"Si ceux qui veulent gouverner à notre place ne veulent pas le faire grâce à un coup ou à une fraude, ils devraient accepter cette révision de la constitution et permettre la réalisation d'élections", a ajouté le chef du gouvernement démissionnaire devant des militants de sa coalition de droite.
D'après la constitution portugaise, un Parlement nouvellement élu ne peut être dissout que six mois après son entrée en fonctions. Il faudrait ensuite deux mois supplémentaires pour organiser des élections anticipées qui, selon la loi en vigueur, ne pourront donc pas se tenir avant la fin juin 2016.
Le défi lancé jeudi soir par M. Passos Coelho témoigne d'une crispation croissante du débat politique au Portugal, mais il semble peu probable qu'il obtienne gain de cause, car toute révision de la constitution doit être votée par une majorité des deux tiers des députés, estiment des observateurs.
Au pouvoir depuis 2011, la droite a remporté les élections du 4 octobre dernier mais elle a perdu sa majorité absolue et le Parti socialiste, arrivé deuxième, a provoqué mardi la chute de M. Passos Coelho après avoir scellé une alliance inédite avec la gauche antilibérale.
(APS)