L'Italie a élevé son niveau d'alerte terroriste et décidé de renforcer les contrôles aux frontières notamment avec la France de crainte de l'intrusion dans son territoire d’éléments ayant perpétré, vendredi, les attentats terroristes à Paris.
Ces mesures ont été annoncées lors d'une conférence de presse tenue par le ministre italien de l'intérieur, Angelino Alfano, à l'issue d’une réunion de sécurité présidée, samedi à Rome, par le Premier ministre italien, Matteo Renzi qui a appelé à "ne sous-évaluer aucune menace".
L'alerte en Italie est relevée au "deuxième niveau", soit un cran au dessous du niveau maximum activé en cas d'attentat, pour permettre, en cas de besoin, une intervention immédiate des forces spéciales de l'armée, a souligné M. Alfano.
Le ministre a indiqué qu'aucun pays n'est à risque zéro et les efforts de préventions visent seulement "à diminuer le risque", annonçant le renforcement du dispositif sécuritaire dans tout le pays et en particulier à Rome où seront mobilisés "700 militaires supplémentaires".
Après avoir souligné que son département n'est en connaissance d'une quelconque menace précise contre l'Italie, le ministre a fait observer que l'organisation terroriste autoproclamé "Etat islamique" (Daech/EI) et d'autres groupes jihadistes profèrent régulièrement des menaces à l'encontre de son pays et en particulier Rome, centre de la chrétienté, qui se prépare à accueillir des millions de pèlerins à partir du 8 décembre pour le Jubilé décrété par le pape François.
"Jusqu'à présent, notre système de renseignement a fonctionné", a –t-il dit, rappelant que 147 personnes avaient été arrêtées, 325 placées sous enquête et 55 expulsées dans le cadre des opérations antiterroristes depuis le début 2015.
Par ailleurs, les manifestations de solidarité avec la France se poursuivent dans toute l’Italie notamment à Rome où des personnes de différentes nationales ont déposé des bougies et des fleurs devant l'ambassade de France, avant de participer à un grand rassemblement dans une grande place de la ville.
A Florence, la célèbre statue de Michel-Ange "David" portait un bandeau noir au bras, alors qu'un drapeau français est placé à ses pieds.
Les milieux footballistiques ont également participé à cet élan de solidarité et plusieurs joueurs ont foulé le terrain avec un drapeau français au moment où la Marseillaise retentissait, avant le déroulement d’un match de 2è division à Livourne (nord).
Des messages circulaient sur les réseaux sociaux invitant tous les Italiens à mettre une bougie à leur fenêtre samedi à 22H00 en signe de solidarité, alors que la conférence des évêques d'Italie, où le drapeau national est en berne pendant deux jours, a appelé "à prier pour la France" dimanche.
Auparavant, le Premier ministre italien Matteo Renzi a exprimé sa solidarité avec la France, soulignant que "l'Europe, touchée au cœur, saura réagir à la barbarie".
Après avoir estimé qu’en perpétrant ces attentats, les auteurs ont "attaqué l’humanité tout entière", Renzi a appelé les forces politiques de son pays à "un maximum de responsabilité et à l’unité des rangs".
De son côté, le Vatican a condamné de "la manière la plus forte" les attentats perpétrés vendredi à Paris. "Nous condamnons ces actes de la manière la plus forte avec le Pape et tous ceux qui aiment la paix", a déclaré le porte-parole du Saint-Siège, dans un communiqué.
(APS)