Les participants à une rencontre sur "La ligne infernale Morice" ont affirmé, lundi à Tlemcen, que cette sinistre ligne n'a fait que renforcer la détermination des moudjahidine à trouver les meilleurs moyens permettant de la briser et de contrecarrer les forces ennemies.
Lors de cette rencontre, initiée à l’école de formation douanière d’Ouled Mimoune (Tlemcen) par la direction régionale des Douanes dans le cadre de la célébration du 61ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, les participants à la rencontre ont rappelé que l’Armée de libération nationale (ALN) a réussi par "différents moyens modestes et techniques à ouvrir des brèches le long de la sinistre ligne pour le passage des moudjahidine et du matériel."
Le directeur du département d'histoire de l'Université de Tlemcen, Laib Maamar, a indiqué que les forces coloniales françaises ont posé des fils barbelés électrifiés, planté tous types de mines et mobilisé un arsenal d’armes blindés et du matériel électronique pour surveiller tout mouvement sur cette ligne.
L'opération d'installation de cette ligne par les forces coloniales a été lancée en août 1956 à partir de Marsa Ben M’hidi (ex Port Say), dans l’extrême Nord-ouest du pays, allant jusqu’à Béchar dans le Sud-ouest algérien, soit une longueur de 750 kms et une largeur de 30 à 60 metres, a-t-il relevé.
Après avoir rappelé les desseins militaires et politiques de la ligne Morice, un moudjahid, grand invalide de la guerre de libération nationale, a précisé avoir été chargé, à l'époque, de déminer et de casser des fils barbelés électrifiés pour sécuriser le passage des moudjahidine qui faisaient entrer des armes et des munitions à travers les frontières ouest du pays.
Hadj Benaissa Benamar, qui a perdu un bras et les deux jambes dans une opération de déminage, a évoqué avec grande émotion que ce blocus a contraint l’ALN à s’adapter rapidement à la nouvelle situation et de trouver des moyens de fortune pour casser les fils barbelés électrifiés tels que les pinces et des boîtes en bois.
Lors des débats, un responsable des Douanes, Mohamed Chaouche, a valorisé les efforts des éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) chargés d'assainir les zones minées les transformant en terres agricoles contribuant au développement des zones frontalières, tout en saluant l’opération de plantation d'un arbre à la place de chaque mine.
Il a également exhorté les stagiaires de l’école précitée à défendre le pays et à le protéger contre tous les dangers qui le guettent.
Un film documentaire sur "les lignes de la mort" produit par le musée régional du moudjahid de Tlemcen a été projeté et le moudjahid Benaissa Benamar a été honorée à cette occasion.
(APS)