Les prix du pétrole s'affichaient en baisse jeudi en cours d'échanges européens, plombés notamment par la forte hausse des stocks américains de brut et la perspective d'un dollar fort alors que la banque centrale américaine vient de relever ses taux.
En fin de matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 37,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 13 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier perdait 33 cents à 35,19 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, qui ont creusé leurs pertes mercredi après la publication des dernières statistiques du département américain de l'Energie (DoE) sur l'état des réserves de brut aux Etats-Unis, étaient en outre lestés par la perspective d'un dollar fort alors que la banque centrale américaine vient de relever ses taux.
Le DoE a annoncé mercredi une forte hausse des stocks de brut (+4,8 millions de barils).
"Les réserves (de brut) déclinent normalement vers la fin de l'année parce que les raffineries accroissent leurs taux de traitement afin de produire du fuel de chauffage. Mais en ce moment, elles n'ont pas besoin (d'accélérer la cadence) au vu du temps doux et des stocks élevés de produits distillés disponibles", relevaient les analystes de Commerzbank.
Ainsi selon eux, la baisse des réserves de brut qui accompagne généralement la fin de l'année pour des raisons fiscales ne devrait pas se concrétiser cette fois.
"A l'heure actuelle, le total des réserves américaines de brut de presque 491 millions de barils n'est qu'à peine en dessous du niveau record qu'elles avaient atteint en avril", observaient-ils.
Et d'autres éléments viennent peser sur les cours, poursuivaient-ils, notamment "la volatilité du dollar durant la nuit, le potentiel pour un renforcement plus soutenu du billet vert, un groupe tenace de producteurs de pétrole concurrents, un temps anormalement doux pour la saison, une surabondance d'offre mondiale...", poursuivaient les analystes.
Après des mois de spéculations, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a annoncé en effet mercredi, à l'issue d'une réunion de deux jours, le premier relèvement de ses taux depuis près de dix ans, ce qui marque un début de normalisation monétaire susceptible de renforcer le billet vert.
Or, une hausse des taux de la Fed rend le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs, ce qui pèse à l'inverse sur les achats de matières premières, libellés dans cette devise, qui sont rendus plus onéreux pour les acheteurs munis d'autres monnaies.
(APS)