Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est accéléré en janvier à 0,4%, contre 0,2% en décembre, comme prévu par les économistes, montrent les chiffres publiés vendredi par l’Office européen des statistiques, Eurostat, dans sa première estimation.
La baisse des prix de l'énergie qui ont diminué de 5,3% sur un an en janvier, a entraîné à la baisse l’ensemble des prix dans la zone euro même si le recul a ralenti par rapport à décembre (-5,8% en rythme annuel) et novembre (-7,3%).
Ceux des produits alimentaires non transformés ont augmenté de 1,8%, après +2,0% en décembre.
S’agissant des autres composantes de l'inflation de la zone euro, les services devraient connaître le taux annuel le plus élevé en janvier (1,2%, comparé à 1,1% en décembre), suivis de l'alimentation, alcool et tabac (1,1%, comparé à 1,2% en décembre) et des biens industriels non énergétiques (0,7%, comparé à 0,5% en décembre), selon Eurostat.
Mais l'inflation de base, surveillée de près par la Banque centrale européenne (BCE), a atteint 1,0% après 0,9%, une accélération qui traduit des hausses de prix dans les services ainsi que dans les biens industriels.
Malgré cette accélération à 0,4%, l'inflation reste inférieure à l'objectif que s'est fixé la BCE, un peu moins de 2% en rythme annuel, et il semble qu'il faudra encore des années pour que les mesures pourtant radicales qu'elle a mises en oeuvre, dont un programme de 1.500 milliards d'euros d'achats de titres sur les marchés, ramènent l'évolution des prix vers ce seuil, au risque de saper la crédibilité de l'institution.
Le mois dernier, la BCE a abaissé de nouveau son taux de dépôt, déjà négatif, pour le ramener à -0,3%, et elle a prolongé de six mois son programme d'achats d'actifs sur les marchés, au rythme de 60 milliards d'euros mensuels.
La BCE "ne capitule pas" et a "le pouvoir, la volonté et la détermination d'agir" pour remplir son mandat, à savoir ramener l'inflation en zone euro, atone sur fond de baisse des prix du pétrole, au niveau qu'elle souhaite, a martelé son président, Mario Draghi lors de sa conférence de presse à Francfort, il y a une semaine.
"Il n'y a pas de limites" à l'utilisation des instruments de politique monétaire à sa disposition, a-t-il poursuivi. La BCE pourrait dès mars, réévaluer et peut-être revoir la politique monétaire lors de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs.
La croissance du crédit aux entreprises de la zone euro de son côté a nettement ralenti en décembre, tout comme celle de la masse monétaire M3, montrent les statistiques publiées vendredi par la BCE.
Le crédit aux entreprises a augmenté de 0,3% seulement le mois dernier, après +0,7% en novembre. La croissance du crédit aux ménages est quant à elle restée stable à 1,4%.
Ces données signifient que la politique d'assouplissement quantitatif de la BCE, visant à favoriser les crédits, n’a pas eu l’effet escompté.
(APS)
