Des jeunes Chypriotes grecs et turcs ont manifesté dimanche contre la présence militaire britannique sur l'île méditerranéenne, appelant à l'avènement d'une Chypre unifiée sans soldats étrangers sur son sol.
Des centaines de militants de gauche se sont rassemblés sur les pentes enneigées du massif de Troodos (centre) et réclamé le démantèlement des bases militaires étrangères sur toute l'île.
La télévision publique chypriote avait affirmé il y a quelques années que le site de Troodos, tout comme d'autres installations de surveillance sur l'île, faisait partie d'un réseau électronique mondial de l'OTAN surveillant les communications civiles et militaires dans l'est de la Méditerranée.
Selon certains spécialistes, les radars du mont Olympe sont capables de détecter des mouvements militaires jusqu'en Chine.
La manifestation de dimanche a été organisée à l'appel de l'organisation chypriote grecque EDON, mouvement de jeunesse du Parti progressiste des travailleurs (AKEL, communiste), et par plusieurs partis de gauche chypriotes turcs.
Ancienne puissance coloniale, le Royaume-Uni occupe deux bases militaires à Chypre, couvrant 3% du territoire, soit 254 km2, ainsi que d'autres installations dans le cadre du traité d'indépendance de 1960.
Si ces bases sont contestées par la population, aucun gouvernement, y compris celui dirigé par l'AKEL entre 2008 et 2013, ne les a remises en cause.
L'île d'Aphrodite est coupée en deux depuis 1974 entre la partie turque, au nord, et grecque, au sud.
A la suite d'un coup d'Etat mené par des militaires chypriotes grecs, l'armée turque est intervenue et a pris le contrôle du nord du pays, créant une République turque de Chypre du Nord (RTCN). Celle-ci n'est pas reconnue par la communauté internationale, qui continue de reconnaître la République de Chypre, peuplée de Chypriotes grecs.
Les deux camps discutent depuis des années d'une réunification. Après un espoir déçu de conclusion d'un accord l'été dernier, le président chypriote Nikos Anastasiadis s'est dit confiant de parvenir à une solution avec la RTCN avant la fin de son mandant dans deux ans.
(APS)