A l'issue d'une semaine jusque-là catastrophique, les cours du pétrole ont très fortement rebondi vendredi, sur fond de nouvelles rumeurs sur une baisse de production dans l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de signes encourageants sur une résorption aux Etats-Unis.
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars, qui avait perdu plus de quatre dollars lors des quatre précédentes séances et était tombé au plus bas depuis mai 2003, s'est repris de 3,23 dollars à 29,44 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
"Des nouvelles venues des Emirats arabes unis ont ravivé les rumeurs sur un éventuel accord et relancé le marché", a mis en avant Bart Melek, de TD Securities.
Selon des propos rapportés par le Wall Street Journal, le ministre émirati de l'Energie, Souhaïl al Mazrouei, a déclaré que "tout le monde était prêt à coopérer" au sein de l'Opep, laissant ainsi croire à une réduction concertée de l'offre au sein du cartel.
Le marché espère de longue date que l'Opep se montre moins inflexible, alors que l'organisation a encore plombé fin 2015 les cours en s'abstenant de se fixer des objectifs de production, et ainsi accablé un marché déjà déprimé par le niveau élevé de l'offre, que ce soit au sein du cartel, aux Etats-Unis ou en Russie.
Malgré les rumeurs relancées par les Emirats, beaucoup d'observateurs restent prudents car les cours ont déjà essayé plusieurs rebonds depuis la fin janvier sur fond de rumeurs quant à un accord de ce type entre la Russie et l'Opep, mais faute d'éléments concrets, ces tentatives ont systématiquement avorté.
"Depuis quelques semaines, le marché commence à avoir l'expérience de ce genre de jeux", a souligné Tim Evans, de Citi. "Cela encourage d'un côté les investisseurs à être sceptiques quant à la concrétisation d'une baisse de la production et, de l'autre, à réagir de façon plus agressive à chaque gros titre."
Toutefois, le marché a pu bénéficier d'un autre soutien que de simples spéculations vendredi, avec une forte baisse hebdomadaire du nombre de puits de pétrole en activité aux Etats-Unis, qui, à 439 unités, est à son plus bas depuis 2010.
"La production devrait finir par baisser", a jugé M. Melek. "... Et si la production américaine baisse, l'Arabie saoudite et les autres membres de l'Opep seront probablement plus enclins à réduire la leur."
(APS)