Les prix du pétrole s'affichaient en petite baisse vendredi en cours d'échanges européens, souffrant d'une nouvelle consolidation des stocks américains de brut et d'incertitudes grandissantes quant à l'efficacité de l'accord de gel de la production annoncé mardi par l'Arabie saoudite et la Russie.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 33,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 61 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars se repliait de 62 cents à 30,15 dollars.
"Une nouvelle hausse des stocks de brut américains hebdomadaires a ravivé les craintes d'une offre surabondante alors que le cours du Brent approchait de ses plus hauts en un mois", notait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Le prix du Brent a atteint jeudi dans l'après-midi 35,73 dollars, un plus haut en deux semaines, tandis que le WTI est monté au même moment jusqu'à 31,98 dollars, un maximum depuis le 5 février.
Mais l'élan du pétrole, qui avait fini en nette hausse mercredi après que l'Iran a apporté son soutien à l'accord de gel de production annoncé mardi à Doha par la Russie et l'Arabie saoudite, a été brusquement stoppé par les derniers chiffres sur l'état des réserves américaines de brut.
Si les stocks de pétrole brut ont moins augmenté que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, ils ont toutefois atteint leur plus haut niveau depuis plus de 85 ans, selon les chiffres du département américain de l'Energie (DoE) publiés jeudi.
Le déclin de l'or noir était néanmoins limité par les effets positifs des réunions des deux derniers jours au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont les cours continuaient à bénéficier.
"Le pétrole semble bien parti pour finir la semaine sur une note positive après que la Russie et l'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep, sont convenues d'un gel de la production et que l'Iran a soutenu cette décision", relevait l'analyste de CMC Markets.
Pour la plupart des analystes cependant, le gel de la production sur lequel se sont non seulement accordés la Russie, l'Arabie saoudite, mais aussi le Qatar et le Venezuela, n'est pas suffisant pour relancer un marché qui a surtout besoin d'une baisse de l'offre.
Et ce d'autant que la position de l'Iran, qui ne semble pas disposé à renoncer à reconquérir les parts de marché perdues depuis 2012 lors de la mise en place de sanctions occidentales, reste floue.
En outre, un nouveau coup a été porté jeudi aux espoirs du marché de voir l'excès mondial de pétrole se résorber après que le ministre saoudien des Affaires étrangères a indiqué que Ryad n'était pas prêt à réduire sa production de pétrole pour soutenir les prix.
Selon des analystes, un accord entre les principaux producteurs de pétrole est quasiment hors de question, ce qui ne signifie pas que les négociations soient pour autant totalement inutiles.
(APS)