Le pétrole était orienté à la hausse jeudi en Asie, poussé par l'espoir qu'une réunion des principaux producteurs en avril permette d'atténuer l'excès d'offre qui plombe les cours depuis un an et demi.
Le Qatar a annoncé mercredi que des pays producteurs de pétrole, membres et non membres de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), se réuniraient le 17 avril à Doha pour tenter de stabiliser la production et soutenir les prix du brut.
Cette rencontre s'inscrira dans le sillage d'un accord sur un gel de l'offre - entre l'Arabie saoudite, meneur de l'Opep, le Qatar et le Venezuela, deux plus petits membres, ainsi que la Russie, gros producteur extérieur au cartel - dont l'annonce en février avait largement contribué à relancer les cours, après une chute au plus bas depuis 2003.
La réunion d'avril aura une ampleur plus grande puisqu'elle rassemblera 15 pays dont la production représente environ les trois quarts de l'offre mondiale.
Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a indiqué que Téhéran serait présent. L'Iran, qui vient de reprendre ses exportations après des années d'isolement lié aux sanctions internationales, est plus que réservé sur un gel de la production.
Pour autant, ces nouvelles ont tiré les cours à la hausse.
Vers 03H00 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril prenait 65 cents à 39,11 dollars dans les échanges électroniques en Asie.
Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en mai s'appréciait de 38 cents à 40,71 dollars.
Mercredi, le WTI avait déjà gagné 2,12 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) et le Brent avait avancé de 1,59 dollar sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures, s'est montré sceptique quant à la pérennité de cette hausse, observant qu'aucun accord n'était acquis.
"Les fondamentaux du pétrole demeureront faibles à moins que l'Opep ou les autres principaux producteurs ne fassent quelque chose le mois prochain", a-t-il dit à l'AFP. "Donc je dirais que cet élan haussier sera limité."
D'autres experts relèvent que la réunion de Doha porte sur un gel des niveaux de production, non sur une baisse de production qui permettrait au brut de véritablement redécoller.
L'or noir a perdu 60% depuis le milieu de l'année 2014, quand le pétrole se négociait à 100 dollars le baril, à cause d'une production largement excédentaire que ne parvient plus à absorber une demande mondiale en berne du fait notamment du ralentissement économique.
(APS)