Les cours du pétrole ont ouvert en léger repli jeudi à New York dans un marché reprenant son souffle au lendemain d'une très forte remontée due au premier déclin des stocks de brut constaté aux Etats-Unis depuis sept semaines.
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai cédait 14 cents à 37,61 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), alors qu'il avait bondi de plus de 5% la veille.
"Nous marchons sur des oeufs après la très forte hausse d'hier", a commenté un expert.
Les réserves commerciales de brut ont baissé de 4,9 millions de barils la semaine dernière pour atteindre 529,9 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une progression de 2,85 millions de barils.
Mais passé l'enthousiasme initial, un analyste estimait que les autres données moins encourageantes du rapport, en particulier la hausse des stocks au terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), et surtout celle des réserves d'essence et de produits distillés, risquaient de peser sur les prix dans les jours à venir.
M. Smith, de son côté, a souligné que la baisse des importations expliquait pour une large part la baisse des stocks de brut, et qu'elle n'était qu'une anomalie : "la semaine dernière il y avait du brouillard dans le chenal de Houston, ce qui a conduit les importations à chuter, et nous verrons probablement une nouvelle augmentation des stocks la semaine prochaine, comme c'est habituel à cette période de l'année", a-t-il dit.
D'autres experts étaient un peu plus optimistes, notant que "le raffinage a des chances de s'accélérer dans les semaines à venir, alors que la production de brut devrait continuer de baisser".
M. Smith soulignait aussi que plusieurs facteurs d'espoir retenaient les cours de rechuter brutalement, à commencer par la perspective d'une réunion entre pays producteurs le 17 avril à Doha. "Il se dit maintenant que l'Azerbaïdjan va y participer", a-t-il dit.
Selon M. Smith, "il y a le potentiel d'un compromis" aux contours encore incertains, a-t-il dit, deux mois après que l'Arabie Saoudite et la Russie, ainsi que le Qatar et le Venezuela, ont commencé à évoquer un gel de production.
En amont de cette rencontre, dont beaucoup d'analystes se montraient sceptiques sur le résultat, "nous pouvons encore nous attendre à un (certain) degré de volatilité sur le marché pétrolier", notait pour sa part un autre analyste.
(APS)