Les cours du pétrole reculaient légèrement vendredi en fin d'échanges européens, reprenant quelque peu leur souffle après quatre jours de hausse consécutifs sur fond d'affaiblissement du dollar US.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 47,63 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 51 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait 36 cents à 45,67 dollars.Pendant la journée, le cours du Brent est monté jusqu'à 48,50 dollars le baril, au plus haut depuis début novembre 2015, tandis que le WTI a grimpé jusqu'à 46,78 dollars, un maximum depuis début novembre 2015 également.
Les cours commençaient ainsi à subir un début de correction au terme de plusieurs jours d'une hausse spectaculaire et considérée par de nombreux analystes comme grandement injustifiée.
"Les prix du pétrole ont signé de nouveaux plus hauts sur l'année 2016 (ce vendredi) alors que les investisseurs se sont focalisés sur le ralentissement de la production américaine, l'affaiblissement du dollar ayant déjà largement écarté (dans l'esprit des investisseurs) la hausse attendue de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)", expliquait un analyste. Un autre analyste estimait, de son côté, que le mouvement haussier connu jusqu'alors par les cours revêtait une grande part d'irrationnel "puisqu'il s'effectue en dépit des fondamentaux qui confirment presque chaque jour un excès d'offre persistant", ce qui devrait exposer les prix à une importante correction.
"L'un des facteurs explicatifs de cette forte progression se trouve certainement du côté du trading algorithmique", ajoutait l'analyste. De fait, rien n'avait semblé pouvoir entamer cette semaine l'optimisme débordant d'un marché saisissant le moindre prétexte pour maintenir sa tendance haussière.
Ainsi, la nouvelle baisse de la production américaine révélée mercredi par le rapport du département américain de l'Energie (DoE) a-t-il amené de l'eau au moulin des investisseurs, tout comme le net accès de faiblesse du dollar, qui a encore creusé ses pertes vendredi, rendant les achats de pétrole toujours moins onéreux.