Les Nations unies ont accusé vendredi à la fois les
autorités ukrainiennes et les rebelles séparatistes de torturer leurs prisonniers
dans l'est du pays en proie à un conflit armé depuis plus de deux ans.
«Disparitions forcées, détentions arbitraires, torture et mauvais traitements
restent des pratiques courantes dans les territoires contrôlés par les groupes
armés, tout comme dans ceux contrôlés par le gouvernement», a dénoncé le Haut-commissariat
aux droits de l'Homme des Nations unies (HCDH) dans un rapport publié vendredi.
Les autorités de Kiev et les services ukrainiens de sécurité (SBU) font
l'objet des critiques particulières dans ce document de 53 pages.
«Des personnes détenues par les autorités ukrainiennes en lien avec
le conflit armé ont été torturées et maltraitées, et elles continuent de faire
face à des violations systématiques de leurs droits à un procès équitable et
à un tribunal honnête», souligne le rapport.
«Les autorités ukrainiennes vont souvent à l'encontre du principe de
non-discrimination en adoptant une politique qui (...) exclut ou restreint
l'accès aux libertés fondamentales et aux droits socio-économiques pour les
personnes résidant dans la zone affectée par le conflit», ajoute-t-il.
Une délégation de l'ONU pour la prévention de la torture a suspendu
en mai sa visite en Ukraine, après s'être vu refuser l'accès sites de détention
dans les territoires contrôlés par le gouvernement ukrainien.
Depuis son déclenchement en avril 2014, le conflit entre les forces
ukrainiennes et les rebelles prorusses a fait 9.371 morts et 21.532 blessés,
selon le rapport.
Malgré l'instauration de plusieurs trêves, les affrontements meurtriers
n'ont jamais cessé le long de la ligne de front.
Kiev et l'Occident accuse la Russie de soutenir militairement les rebelles
prorusses de l'est, ce que Moscou dément.