Au moins 30 personnes ont été arrêtées en Ouganda pour "avoir comploté en vue de renverser" le gouvernement du président Yoweri Museveni, réélu en février à l'issue d'élections controversées, a affirmé vendredi l'armée ougandaise.
"La police et nous-mêmes sommes en train d'enquêter sur la question", a déclaré Paddy Ankunda, porte-parole de l'armée ougandaise, accusant le groupe d'être "lié à un groupe rebelle" qu'il n'a pas nommé et de vouloir mener une rébellion armée contre M. Museveni, au pouvoir depuis trente ans.
"La plupart des personnes interpellées sont des soldats, ainsi que deux hommes politiques de l'opposition, dont le député Michael Kabaziguruka, seul détenu identifié nommément", a précisé le porte parole.
M. Kabaziguruka appartient au Forum pour le changement démocratique (FDC), parti de l'opposant historique ougandais Kizza Besigye, placé en détention depuis le 11 mai.
M. Besigye est inculpé de trahison après avoir organisé avec son parti après le scrutin une prestation de serment où il a été "intronisé" président car rejettant les résultats officiels, accusant par la même le camp présidentiel de fraudes massives.
Le président Mussevini a remporté le scrutin dès le premier tour (avec 60,62% des voix) et conduit dans une "atmosphère d'intimidation", selon des observateurs internationaux.
M. Besigye avait déjà été poursuivi pour trahison en 2005, mais les charges avaient finalement été abandonnées. A l'époque, le ministère public l'accusait d'être le chef d'un groupe rebelle nommé l'Armée de rédemption du peuple, ce que l'opposant a toujours nié.