La banque centrale de Russie a abaissé vendredi son taux directeur à 10,5%, pour la première fois en dix mois pour aider une reprise économique imminente.
Dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion de politique monétaire, la Banque de Russie annonce réduire son taux de 11% à 10,5%. Elle relève "la tendance à une inflation plus stable, à une diminution des attentes et des risques inflationnistes dans un contexte de reprise économique imminente".
Elle ajoute qu'elle "envisagera la possibilité d'une nouvelle baisse de taux en fonction de son évaluation des risques inflationnistes".
Le taux directeur était fixé à 11% depuis août dernier et seule une courte majorité des économistes s'attendait à un assouplissement, vu la fermeté affichée jusqu'à présent par la banque centrale face aux pressions. Même abaissé, il reste très loin de son niveau d'avant l'annexion de la Crimée (5,5%), point de départ des sanctions occidentales durcies par la suite.
Les taux actuels sont hérités de la crise financière causée par le plongeon des cours des hydrocarbures et les sanctions imposées par les Occidentaux. La chute des prix du pétrole, plombant au passage le rouble, empêchait depuis l'été dernier la Banque de Russie d'ouvrir le robinet du crédit en baissant ses taux, au risque d'une spirale vers le bas et d'un nouveau choc d'inflation.
La banque centrale se dit "plus confiante" face au ralentissement du taux annuel d'inflation, stabilisé autour de 7,3% contre plus de 15% une grande partie de l'année dernière. Elle explique d'une part que la récession continue de peser sur la consommation et d'autre part que les prix du pétrole ont confirméleur rebond ces dernières semaines.
Cette institution constate également que l'économie russe montre ces derniers mois "une plus grande résistance aux fluctuations des prix du pétrole". Elle voit ainsi des signes "anticipant le début d'une reprise de la croissance", attendue "pas plus tard que le second semestre". Elle attend une confirmation de cette tendance en 2017 avec une expansion du produit intérieur brut de 1,3%.
Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend à une croissance de 1% l'an prochain après une baisse de 1,5% cette année.