Une usine de dessalement d'eau de mer entrera
en service à l'automne à Deir el-Balah, dans le sud de la bande de Ghaza où
les réserves en eau seront bientôt inutilisables, ont indiqué mardi les bailleurs.
Dans cette enclave palestinienne, à la frontière avec l'Egypte, et
bordée par la Méditerranée, les 1,9 million d'habitants --dont près d'un million
d'enfants-- peinent à trouver de l'eau potable.
Dès 2012, l'ONU avait prévenu que l'unique nappe phréatique de Ghaza
serait inutilisable fin 2016, tandis que les dégâts causés seraient irréversibles
d'ici 2020.
Pour faire face à cette situation, l'Union européenne a lancé avec l'Unicef
le financement d'une usine de dessalement d'eau de mer à Deir el-Balah, dans
le sud de la bande de Ghaza.
La quasi-totalité des usines produisant de l'eau potable à Ghaza puisent
dans la nappe phréatique et non dans la mer.
La première phase de construction de l'usine s'achève actuellement et
des tests seront menés durant l'été avant une entrée en service effective à
l'automne avec 6.000 m3 d'eau potable produits par jour, une quantité qui doublera
d'ici trois ans.
A terme, "150.000 Palestiniens vivant à Rafah et Khan Younès auront
accès à l'eau potable" grâce à cette centrale dans le petit territoire côtier
où "près de 95% des ressources en eau sont considérées comme impropres à la
consommation humaine", a expliqué Johannes Hahn, commissaire européen à l'élargissement
et à la politique européenne de voisinage.
En dix ans de blocus terrestre, maritime et aérien imposé par l'occupant
israélien et après trois agressions militaires israéliennes dévastatrices, "les
Ghazaouis ont vu leurs conditions de vie décliner brutalement, ils manquent
notamment des ressources vitales en eau et de sources d'énergie efficaces",
a déploré M. Hahn.