La Russie a critiqué vendredi l'appel d'une cinquantaine
de diplomates américains "dissidents" à frapper militairement le gouvernement
syrien, en soulignant que cette initiative allait à l'encontre des résolutions
du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie.
"Il y a des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qu'il faut respecter",
a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov,
cité par l'agence de presse Interfax.
L'appel des diplomates américains "ne correspond pas aux résolutions,
il faut mener des négociations et chercher à obtenir un règlement politique",
a-t-il souligné.
Le ministère russe de la Défense a pour sa part exprimé sa "préoccupation"
face à cet appel.
"S'il y a au moins une parcelle de vérité dans les informations" sur
cette initiative des diplomates américains, "cela ne peut que susciter la préoccupation
de toute personne raisonnable", a déclaré le porte-parole du ministère, Igor
Konachenkov, dans un communiqué.
Le Wall Street Journal (WSJ) et le New York Times (NYT) ont affirmé
jeudi qu'une cinquantaine de diplomates et employés du département d'Etat avaient
rédigé un télégramme demandant explicitement des frappes militaires américaines
contre le gouvernement syrien.
Selon le NYT, le télégramme plaide pour un "recours judicieux" à des
frappes de missiles ou de drones américains, en critiquant ainsi la politique
menée depuis cinq ans par le président Barack Obama pour tenter d'arrêter la
guerre en Syrie.
Le département d'Etat a reconnu jeudi soir l'existence d'un "télégramme
(diplomatique) dissident rédigé par un groupe d'employés du département d'Etat
concernant la situation en Syrie", sans toutefois dévoiler son contenu.
La Russie et les Etats-Unis sont les parrains du processus diplomatique
dit de Vienne, du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) qui cherche,
pour l'heure sans avancées notables, à convertir la fragile cessation des hostilités
en Syrie en une trêve durable entre Damas et les groupes d'opposition.
Ce conflit a fait depuis mars 2011 quelques 280.000 morts et poussé
à la fuite des millions de personnes.