Les prix du pétrole perdaient du terrain mardi
en cours d'échanges européens, reprenant leur souffle après deux jours de forte
hausse, sur fond d'incertitudes ravivées à l'approche du référendum de jeudi
au Royaume-Uni et avant la publication mercredi des stocks américains de brut.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait ce
matin 50,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli
de 44 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange
(Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet, dont
c'est le dernier jour de cotation, lâchait 41 cents à 48,96 dollars.
Selon les analystes, le destin des cours pétroliers semble davantage
lié depuis une semaine aux évolutions des autres marchés mondiaux, ballotés
au gré des sondages donnant le camp du maintien ou de la sortie du Royaume-Uni
de l'Union européenne (UE) gagnant lors du référendum de ce jeudi.
Ainsi, la faiblesse du dollar, dont les prix du brut profitaient depuis
vendredi - puisqu'ils sont libellés en billets verts -, était elle-même largement
une conséquence d'un regain d'appétit pour le risque sur les marchés, alors
que le spectre d'un Brexit semblait s'estomper depuis la fin de la semaine dernière.
Plusieurs sondages sont en effet allés dans ce sens au cours du week-end,
au moment où reprenait la campagne électorale sur le sujet après quelques jours
d'interruption en raison du meurtre d'une députée anti-Brexit.
Cet optimisme croissant concernant un maintien du Royaume-Uni dans l'UE
a entraîné les prix du pétrole significativement en hausse ces derniers jours,
soulignaient les analystes.
Mais l'humeur des investisseurs semblait de nouveau plus mitigée mardi,
alors que la date du scrutin se rapprochait à grands pas, et que le marché se
montrait prudent avant les derniers chiffres sur les stocks américains de brut,
dont l'American Petroleum Institute (API) livrera ses propres estimations dès
ce mardi (après la clôture des échanges américains) avant la publication du
rapport du département américain de l'Energie (DoE) mercredi.
D'après les spécialistes du marché pétrolier, les prix du pétrole pourraient
évoluer de façon désordonnée, avec l'incertitude qui monte à l'approche du vote
sur le maintien ou non du Royaume-Uni au sein de l'UE ce jeudi, alors que l'aversion
au risque laisse la plupart des investisseurs à l'écart du marché.
Par ailleurs, le fait qu'au Nigeria, les rebelles et le gouvernement
semblent avoir conclu un cessez-le-feu de 30 jours plaidait en faveur d'un repli
des prix car cela signifie qu'il y a un facteur de risque en moins pesant sur
le marché pétrolier, en tout cas temporairement, estimaient les analystes.