La romancière française et figure du féminisme Benoîte
Groult, 96 ans, auteure d'"Ainsi soit-elle", est morte dans la nuit de lundi
à mardi, a rapporté l'AFP.
Professeur de lettres puis journaliste, Benoîte Groult était venue à
l'écriture à la quarantaine et, après avoir fait ses gammes avec sa soeur Flora
("Le Journal à quatre mains", "Le Féminin pluriel", et "Il était deux fois"),
elle avait signé seule en 1972 un premier roman, "La Part des choses".
Trois ans plus tard, à 55 ans, Benoîte Groult avait publié "Ainsi soit-elle",
un essai virulent sur la condition imposée aux femmes. Ce livre-manifeste était
devenu un éclatant succès de librairie avec un million d'exemplaires vendus
et de multiples traductions.
En 1984, elle est chargée par Yvette Roudy, la ministre socialiste des
droits de la femme, de présider la Commission de terminologie pour la féminisation
des noms, et se heurte à l'opposition de l'Académie française qui la traite
de "précieuse ridicule".
D'une plume alerte, mordante, elle écrit ensuite plusieurs romans dont
"Les Trois-quarts du temps" (1983), récit attrayant dénonçant la phallocratie,
puis "Les Vaisseaux du coeur" (1988), une histoire d'amour qui sera un autre
succès de librairie.
En 2006, avec "La Touche étoile", elle s'attaque à un autre tabou, la
vieillesse et la mort librement consentie. Pour elle, "le refus de la naissance
choisie et de la mort choisie, c'est la même idéologie contre la liberté".
En 2008, elle publie son autobiographie, intitulée "Mon évasion" où
elle confie qu'avec le recul, elle a "l'impression d'avoir vécu une interminable
course d'obstacles".
En 2013, elle publie une biographie de la révolutionnaire française
Olympe de Gouges, pionnière du féminisme français.