La ministre allemande de la Défense a annoncé dimanche
qu'elle se rendrait bien sur une base aérienne en Turquie, malgré le refus d'Ankara
d'y autoriser la visite d'une délégation allemande en juillet, sur fond de tensions
sur la question du génocide arménien.
Dans un entretien au quotidien allemand Bild, la ministre allemande,
Ursula von der Leyen, annonce son intention de se rendre sur la base aérienne
d'Incirlik (sud de la Turquie), qui accueille les appareils de la coalition
internationale contre le groupe terroriste autoproclamée «Etat islamique» (Daech/EI),
dont des Tornados allemands qui participent à des missions de reconnaissance
et des avions ravitailleurs.
Après le vote le 2 juin dernier du Bundestag reconnaissant le génocide
arménien sous l'empire ottoman (1915-1917), la Turquie, qui a rappelé son ambassadeur
à Berlin, avait exprimé sa colère et le président Recep Tayyip Erdogan avait
promis des représailles.
Mercredi dernier, les autorités allemandes avaient indiqué que le secrétaire
d'Etat allemand à la Défense, Ralf Brauksiepe, et des députés du Bundestag avaient
été contraints d'annuler une visite prévue sur cette même base en juillet.
Le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a ensuite confirmé
jeudi que son pays avait refusé l'entrée sur le territoire turc de cette délégation.
Le ministre a en revanche précisé que les responsables militaires pouvaient
se rendre sur cette base, mais estimé que «les autres déplacements (étaient)
inappropriés».
«Je n'ai jamais vu ça. Il va sans dire que le plus haut responsable
du ministère de la Défense doit être en mesure de rendre visite à des soldats
allemands sur le terrain», a répliqué dimanche la ministre allemande au journal
Bild.Interrogé dimanche, le ministère allemand de la Défense n'a pas souhaité
à ce stade donner plus de précisions sur le déroulement du voyage de la ministre.