Le président russe Vladimir Poutine appellera son
homologue turc Recep Tayyip Erdogan mercredi mais "la normalisation" des relations
entre les deux pays prendra du temps, a prévenu mardi le porte-parole du Kremlin,
Dmitri Peskov.
"L'envoi d'un message (à son homologue russe) par le président Erdogan
est un pas très important pour la normalisation des relations" entre la Russie
et la Turquie, a-t-il déclaré, ajoutant toutefois qu'il "ne faut pas imaginer
qu'on arrivera à tout normaliser en quelques jours".
"Demain, une discussion téléphonique entre le président Erdogan et le
président Poutine aura lieu à l'initiative de la Russie", a ajouté Dmitri Peskov.
"Le président Poutine a dit à plusieurs reprises son désir de maintenir
de bonnes relations" avec son homologue turc, a poursuivi le porte-parole du
Kremlin, précisant que Moscou avait à plusieurs reprises "défini les conditions
préalables (...) à une normalisation" des relations. "Bien entendu, les deux
parties doivent faire beaucoup de pas supplémentaires pour se rapprocher".
Après des mois de tensions diplomatiques consécutives à la mort d'un
pilote russe dont le bombardier a été abattu en 2005 par l'aviation turque au
dessus de la frontière entre la Syrie et la Turquie, le président truc Recep
Tayyip Erdogan a présenté ses excuses lundi dans un message envoyé à Vladimir
Poutine, selon le Kremlin.
"Je veux une fois encore exprimer ma sympathie et mes condoléances à
la famille du pilote russe, et je dis +excusez-nous+", a déclaré M. Erdogan,
cité dans un communiqué du Kremlin.
M. Erdogan a indiqué avoir exprimé des "regrets" et des "condoléances"
pour le pilote russe tué, Ankara réfutant le terme "d'excuses".
"Je pense que nous avons trouvé un accord sur cette affaire. Nous allons
tourner la page et continuer notre chemin", a affirmé lundi soir le Premier
ministre turc, Binali Yildirim.
Le 24 novembre 2015, un bombardier russe Su-24 avait été abattu par
l'aviation turque près de la frontière syrienne, provoquant la mort du pilote,
tué alors qu'il retombait en parachute après s'être éjecté.
La Turquie avait assuré que l'appareil russe avait violé son espace
aérien. En riposte, Moscou avait adopté des mesures de rétorsion, essentiellement
commerciales, envers la Turquie.