Une famille palestinienne va porter plainte mercredi
pour "complicité de crimes de guerre" et "homicide involontaire" contre un fabricant
français de composants électroniques pouvant avoir des usages militaires, a
annoncé l'ACAT (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture).
Il s'agit de la société Exxelia Technologies, a précisé l'ACAT dans
un communiqué détaillant cette initiative.
L'ACAT soutient la famille Shuheibar, dont trois enfants âgés de huit,
neuf et dix ans, ont été tués le 17 juillet 2014, lorsqu'un missile s'est abattu
sur le toit de leur maison de Ghaza pendant l'agression israélienne contre le
conclave.
C'est dans les débris de ce missile qu'a été retrouvé un petit capteur,
portant l'inscription "Eurofarad - Paris - France", selon l'ACAT. L'entreprise
française Eurofarad, rattachée au groupe Exxelia, a été récemment rebaptisée
Exxelia Technologies.
C'est cette découverte qui permet, selon l'association et ses avocats,
de porter l'affaire devant la justice française.
Par ailleurs, toujours selon les plaignants et leurs soutiens, l'attaque
du 17 juillet 2014 contre la maison, survenue pendant l'opération "Bordure protectrice"
de l'armée de l'occupation israélienne, relève du "crime de guerre" puisqu'
"aucune cible militaire n'était visée".
Pour l'ACAT, au-delà de la plainte, il s'agit de dénoncer "l'impunité
criante des crimes de guerre commis à Ghaza", mais aussi de lancer un "appel
à la responsabilisation de l'industrie militaire."
Pour les plaignants, il faudra déterminer si le composant d'Exxelia
Technologies, qui peut aussi avoir un usage civil, a été vendu directement et
en connaissance de cause à un fabricant d'armes israélien et si oui, à quelle
date, explique l'ACAT.