Le Premier ministre ukrainien, le pro-occidental
Volodymyr Groïsman, s'est dit vendredi «convaincu» dans un entretien avec plusieurs
journaux allemands que son pays serait dans l'Union européenne «dans dix ans»,
alors que le processus d'élargissement de l'UE apparaît grippé après le Brexit.
«Je suis convaincu que l'Ukraine sera dans l'UE dans dix ans», a déclaré
aux journaux du groupe Funke Mediengruppe M. Groïsman, un fidèle du président
ukrainien Petro Porochenko.
«Nous suivons un chemin européen et il signifie pour nous : liberté,
droits de l'Homme et une économie forte», a-t-il ajouté, alors que la victoire
des pro-Brexit a mis un coup d'arrêt à 60 ans de construction européenne, beaucoup
de voix réclamant désormais un arrêt du processus d'élargissement.
M. Groïsman dit «regretter» la décision des Britanniques de sortir de
l'UE.
Volodymyr Groïsman a été nommé à la tête du gouvernement ukrainien en
avril, en remplacement d'Arseni Iatseniouk, critiqué pour la lenteur des réformes
et des scandales de corruption.
L'Ukraine, qui jouit d'un accord d'association avec l'UE depuis 2014,
doit «harmoniser (ses) standards avec ceux de l'UE», a encore souligné M. Groïsman,
qui avait promis lors de son investiture d'«accélérer les réformes européennes»
et de ne montrer «aucune tolérance à l'égard de la corruption», qui mine encore
le pays.
«Beaucoup de choses se sont passées, précisément dans la lutte contre
la corruption», a-t-il insisté auprès des journaux allemands, alors que le pays
a adopté début juin une réforme du système judiciaire visant à le rendre plus
conforme aux pratiques occidentales.
Ces réformes sont jugées vitales pour la reprise d'un programme d'aide
financière internationale qui permettrait à l'économie ukrainienne, en proie
à une grave crise, de se maintenir à flot.
L'Ukraine est confrontée à un conflit meurtrier dans l'Est du pays
qui a fait plus de 9.400 morts et 1,5 million de déplacés depuis son déclenchement
en avril 2014.
Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir militairement
les séparatistes prorusses, ce que Moscou dément. Malgré l'instauration de plusieurs
trêves, des affrontements meurtriers ont régulièrement lieu le long de la ligne
de front.