Le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique»
(EI/Daech) a perdu 12% du territoire qu'il contrôle en Irak et en Syrie au cours
des six premiers mois de 2016, selon une analyse du cabinet britannique spécialisé
IHS Jane's publiée dimanche.
En 2015, l'EI s'est réduit de 12.800 km2, à 78.000 km2, soit une perte
nette de 14%. Au cours des premiers six mois de 2016, ce territoire s'est encore
réduit de 12%», affirme l'analyse.
En Syrie, où il est combattu à la fois par l'armée du gouvernement soutenue
par la Russie, une alliance arabo-kurde appuyée par les Etats-Unis ainsi que
par les rebelles, Daech avait notamment perdu la cité antique de Palmyre le
27 mars.
En Irak, les troupes gouvernementales ont repris son fief de Fallouja
le 26 juin.
Les terroristes sont également assiégés à Minbej, situé sur leur principale
route d'approvisionnement entre la Syrie et la Turquie.
En 2015, ils avaient déjà perdu Tall Abyad, l'un des principaux points
de passage pour leur ravitaillement en Syrie. Et en Irak, ils avaient perdu
Sinjar, dans le nord, et Ramadi, chef-lieu de la grande province d'Al-Anbar.
Le texte ne précise pas quel pourcentage du territoire le groupe contrôle
dans les deux pays.
Le 16 mai, le Pentagone avait annoncé que l'EI avait perdu «environ
45%» du territoire qu'il avait conquis en Irak, et «entre 16 et 20%» en Syrie.
«A mesure que l'EI se réduit, il devient clair que son projet de gouvernance
est en train d'échouer et le groupe privilégie désormais de nouveau l'insurrection»,
affirme Columb Strack, analyste auprès d'IHS.
«De ce fait, nous nous attendons malheureusement à une augmentation
du nombre d'attaques (...) à travers l'Irak et la Syrie, et ailleurs, y compris
en Europe», ajoute l'analyste.
Le cabinet indique par ailleurs que les revenus mensuels de Daech ont
baissé, passant de 80 millions de dollars (72,4 millions d'euros) en mars 2015
à 56 millions de dollars (50,6 millions d'euros) en mars 2016. «Ce chiffre a
continué depuis à baisser depuis d'au moins 35%», d'après Ludovico Carlino,
un autre analyste.
«Avec les défaites militaires sur le terrain, ceci a un impact sur la
cohésion interne du groupe, comme l'indique l'augmentation importante du nombre
de défections depuis janvier 2016», dit-il.