Aung San Suu Kyi a rendu hommage mardi à son père,
héros de l'indépendance de la Birmanie, lors d'une cérémonie à laquelle assistait
pour la première fois le chef de l'armée.
La prix Nobel de la paix, aujourd'hui au pouvoir, est venu déposer une
gerbe devant le mausolée dédié à son père et à ses huit compagnons assassinés
en 1947, quelques mois avant la déclaration officielle de l'indépendance pour
laquelle il luttait depuis des années.
Pour ce premier jour des martyrs célébré par un gouvernement civil,
une foule nombreuse s'était massée, très encadrée par une forte présence policière.
«Nous sommes venus ici pour rendre hommage à nos martyrs qui se sont sacrifiés
pour nous. Nous ne pourrons jamais oublier le 19 Juillet. Et nous voulons aussi
soutenir Mère Suu (Aung San Suu Kyi)», a expliqué Tun Tun, un étudiant de 21
ans cité par l'AFP .
Le général Aung San, est adulé par les Birmans et sa fille, arrivée
au pouvoir en avril après des élections historiques, lui doit une partie de
sa popularité.
Assignée à résidence pendant près de 15 années, cette dernière, qui
avait deux ans quand son père a été assassiné, a rarement pu commémorer ce jour.
Et pour la première fois, le chef de l'armée était également présent
à la cérémonie, un signe que les relations entre celle qui est aujourd'hui de
facto chef du gouvernement et l'armée, ont évoluées.
Forte de son victoire écrasante en novembre dernier, Aung San Suu Kyi
a lancé de grandes négociations de paix, pour mettre un terme aux guerres civiles
qui ravagent le pays depuis des décennies.
Ces pourparlers sont appelés conférence de Panglong du 21e siècle en référence
à ceux que mena le général Aung San en 1947.
Mais pour parvenir à un véritable cessez-le-feu, Aung San Suu Kyi a besoin
du soutien de l'armée qui reste une force économique et politique considérable
dans le pays.