Bahreïn a rejeté les critiques exprimées par les
Etats-Unis et la Grande-Bretagne concernant la dissolution du principal groupe
de l'opposition chiite du pays, le mouvement Al-Wefaq, les qualifiant d'«inacceptables»,
indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié mardi.
«C'est une ingérence inacceptable dans les affaires internes du royaume
de Bahreïn», dénonce le ministère qui «regrette profondément» la position de
Washington et Londres.
Réagissant à l'annonce de la dissolution du groupe d'opposition chiite
Al-Wefaq par la justice bahreïnie, le secrétaire d'Etat américain John Kerry
a appelé Manama à revenir sur cette décision et sur d'autres mesures prises
récemment «contre une opposition non violente». La dissolution de Wefaq «ne
fait que miner la cohésion et la sécurité de Bahreïn et met en péril la stabilité
de la région», avait-il ajouté.
Pour sa part, le nouveau ministre britannique des Affaires étrangères,
Boris Johnson, s'est dit «profondément préoccupé» par la dissolution d'Al-Wefaq
et appelé Manama à favoriser «un dialogue constructif et inclusif pour promouvoir
la cohésion sociale (...), dont la représentation politique, pour tous les Bahreïnis».
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a déploré la dissolution
d'Al-Wefaq, a d'ailleurs dénoncé «une série de restrictions» portées aux libertés
fondamentales à Bahreïn et qui «risquent d'aggraver une situation déjà tendue
dans le pays».
Cité par son porte-parole lundi, il a appelé à la reprise «d'un dialogue
national ouvert à tous pour le bien de la paix et de la stabilité de Bahreïn
et de la région».
Téhéran a également critiqué la mesure frappant Al-Wefaq, estimant qu'elle
«complique encore la situation» à Bahreïn.