La Colombie pourra organiser un référendum pour
ratifier l'accord de paix final avec la guérilla des Farc et mettre un teme
à un demi-siècle de conflit armé, a décidé lundi la Cour constitutionnelle dans
un jugement salué par le président Juan Manuel Santos.
«Le feu vert a été donné pour que ce soit nous, les Colombiens, qui
approuvions
par notre vote cet accord de paix», a déclaré M. Santos dans une allocution
télévisée peu après l'annonce de la décision de la Cour constitutionnelle.
Il a rappelé «l'engagement solennel» qu'il avait pris en ce sens lorsqu'il
avait lancé il y a près de quatre ans les négociations avec les Forces armées
révolutionnaires de Colombie (Farc).
«Je vous ai promis de le faire, parce que la paix est une intention
et un
objectif national, pour tous les Colombiens sans exception», a déclaré le président.
La plus haute instance judiciaire colombienne «a déclaré conforme à
la Constitution»
le mécanisme par lequel le président pourra convoquer les Colombiens à se prononcer
sur l'accord final de paix avec le principal et plus ancien groupe rebelle du
pays, a annoncé lors d'une conférence de presse la présidente de la Cour constitutionnelle,
Maria Victoria Calle.
«La publication de l'accord final se fera simultanément à la présentation
du rapport du président du Congrès sur la convocation d'un référendum, afin
que le peuple et le Congrès puissent connaître opportunément le contenu de l'accord»,
a stipulé la Cour.
Le gouvernement du président Santos et les Farc, une organisation marxiste
apparue après un soulèvement paysan en 1964, négocient la paix à Cuba depuis
novembre 2012. Le 23 juin dernier, ils se sont accordés sur les conditions
d'un cessez-le-feu définitif et du désarmement des rebelles.
Le conflit armé en Colombie, impliquant guérillas, paramilitaires et forces
gouvernementales, a fait environ 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions
de déplacés.