Treize camerounais retenus en otage depuis l'an
dernier par un groupe rebelle centrafricain dans une région frontalière instable
entre les deux pays, ont été libérés et ramenés à Yaoundé, a annoncé mercredi
la présidence camerounaise.
Le président Paul Biya s'est félicité de «la libération le 17 juillet
de M. Mama Abakaï, maire de Lagdo (nord du Cameroun), et de ses dix compagnons
d'infortune», dans un communiqué lu à la radio d'Etat.
Deux autres otages capturés au même moment avaient été «précédemment
libérés le 11 juillet», a ajouté le président. Toutefois, deux otages sont décédés
durant leur captivité.
Au total, quinze Camerounais avaient été enlevés une nuit de mars 2015
alors qu'ils rentraient d'un deuil dans l'est du Cameroun, près de la frontière
avec la Centrafrique, dans une embuscade alors attribuée au groupe du chef rebelle
centrafricain Abdoulaye Miskine.
Abdoulaye Miskine est un ancien allié de la rébellion de la Séléka,
qui a été au pouvoir à Bangui de mars à décembre 2013. Il avait été arrêté en
2014 à la frontière entre le Cameroun et la Centrafrique, et détenu par Yaoundé
durant plusieurs mois. Certains de ses hommes sont toujours détenus au Cameroun.
La présidence n'a pas précisé les conditions de ces libérations, évoquant
ni éventuel paiement de rançon ni libération de rebelles.
Arrivés lundi soir à Yaoundé, les otages libérés se trouvaient mercredi
à l'hôpital général de Yaoundé.
Lorsque la Centrafrique a plongé dans le chaos en 2013-2014, ravagée
par de sanglants affrontement inter-communautaires, les attaques et enlèvements
attribués aux groupes armés centrafricains se sont multipliés dans la région
frontalière de l'est du Cameroun. Un calme précaire est revenu depuis plusieurs
mois.