L'Allemagne a rejeté vendredi des critiques de
l'ONU selon lesquelles elle aurait, avec deux autres pays européens, évacué
des Casques bleus du Soudan du Sud sans consulter au préalable les Nations Unies.
"Le retrait a été communiqué au secrétariat général de l'ONU au préalable,
ils ont été informés à New York", a déclaré à la presse un porte-parole du ministère
des Affaires étrangères, Sebastian Fischer. Il a parlé d'un retrait "temporaire"
des policiers.
En pleins combats meurtriers à Juba début juillet, une douzaine de policiers
britanniques, suédois et allemands, intervenant dans le cadre de la Mission
de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss), ont été évacués dans le cadre du départ
des ressortissants de leurs pays.
Les cinq policiers allemands concernés ont été évacués par des moyens
militaires de l'armée de l'air allemande "car ils étaient exposés à un danger
immédiat" du fait de la situation tendue sur place, a souligné le porte-parole
allemand.
Mercredi, le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq avait accusé ces
policiers de pas être "restés à leur poste" et avait prévenu qu'ils "ne seront
pas remplacés par du personnel venu des mêmes pays".
Près de 1.200 policiers servent dans la Minuss, qui compte 12.000 hommes
en tout. Sa tâche prioritaire est de protéger la population civile.
A Juba, 32.000 civils déplacés par la guerre civile qui ravage le pays
depuis décembre 2013 sont réfugiés dans deux bases de l'ONU. Juba a été le théâtre
de combats meurtriers du 8 au 11 juillet entre les troupes du président Salva
Kiir et les forces loyales au vice-président, l'ex-rebelle Riek Machar.