Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend à une croissance de 1,1% de l'économie suisse en 2019, prenant acte du ralentissement amorcé au second semestre l'an passé face à l'affaiblissement de la demande extérieure, a-t-il annoncé lundi.
L'institution table néanmoins sur une reprise modérée l'an prochain, estimant que cette décélération ne devrait être que «temporaire», a-t-elle déclaré, dans un communiqué, au terme de son évaluation annuelle de l'économie du pays alpin.
Parmi les principaux risques, le FMI a souligné les tensions sur les échanges internationaux, un affaiblissement éventuellement plus marqué que prévu de l'économie des pays voisins et les perturbations liées au Brexit, qui pourraient peser sur cette économie fortement tournée vers l'extérieur, en particulier vers l'Union Européenne, son premier partenaire commercial.
Au niveau intérieur, il a également mis en avant des déséquilibres sur le marché immobilier, en particulier sur l'immobilier résidentiel, encourageant la Suisse notamment à recourir à des outils macro-prudentiels pour endiguer les risques.
En 2018, la Suisse a connu une croissance soutenue de 2,5% sur l'ensemble de l'année.
Au troisième trimestre, son produit intérieur brut s'est toutefois brusquement contracté face au ralentissement dans la zone euro, notamment en Allemagne, son premier marché d'exportations, avant de rebondir légèrement sur la fin de l'année.
La Suisse s'appuie sur des finances publiques solides tandis que sa politique monétaire a contribué à atténuer la pression sur le franc suisse, une valeur refuge prisée des investisseurs durant les phases d'incertitudes sur les marchés.
Le FMI a toutefois incité la Suisse à utiliser davantage ses outils budgétaires pour alléger la pression sur la banque centrale.
Pour lui, les dépenses publiques supplémentaires doivent être considérées comme un investissement dans la croissance future pour préparer le pays face aux changements technologiques et au vieillissement de sa population.
Pour lutter contre la surévaluation du franc suisse, qui pénalise les entreprises exportatrices, la banque nationale suisse (BNS) s'appuie sur un taux négatif qu'elle applique aux avoirs que doivent lui confier les banques et institutions financières.
Elle peut également, si nécessaire, intervenir ponctuellement sur les marchés pour affaiblir le franc.
La persistance de taux d'intérêts bas depuis la crise financière a, par ricochet, encouragé les placements dans l'immobilier, ce qui avait déjà amené le Conseil fédéral en 2014 à augmenter, sur proposition de la BNS, le niveau de fonds propres imposés aux banques pour couvrir les emprunts hypothécaires.