Société

Covid-19 La majorité des jeunes européens doit s'éduquer confinée à la maison

Publié par DK NEWS le 21-03-2020, 17h39 | 2
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«Moi, enseignante de profession, vivant dans une maison où il y a de la place, je peux aider mes deux enfants de 9 et 6 ans.
Mais ceux qui sont enfermés dans un studio avec six gamins...
Il ne faut pas se leurrer», a indiqué Albine Pasquet, une professeur de la région d'Aix-en-Provence, dans le sud de la France, rapporte l'AFP.
Plus de 850 millions de jeunes dans le monde, soit près de la moitié de la population d'écoliers et d'étudiants, sont actuellement chez eux sans possibilité d'accéder à leurs établissements d'enseignement, selon la dernière estimation de l'Unesco.
Dans la majorité des riches sociétés européennes, crèches, écoles primaires, collèges, lycées et universités ont fermé leurs portes, parfois depuis plusieurs semaines comme en Italie, pays européen le plus touché par l'épidémie d e Covid-19. Une situation et un défi sans précédents pour le secteur de l'éducation, auxquels les pays européens tentent de faire face avec l'apprentissage à distance et les cours connectés.
Mais, premier problème, la pression sur l'internet est énorme. Depuis le début des fermetures d'école, la plupart des jeunes élèves et de leurs professeurs font face à des plateformes d'apprentissage surchargées.
«C'est bug sur bug», indique pour sa part Cléo, une adolescente parisienne de 12 ans, qui, bon an mal an, réussit à se connecter une ou deux heures par jour sur les sites dédiés.
Le Commissaire européen chargé du Marché intérieur, Thierry Breton, a d'ailleurs appelé mercredi les opérateurs et les utilisateurs à «une action commune» pour alléger la pression sur l'internet afin de faciliter le travail à distance et l'éducation en ligne.
Les établissements scolaires sont inégaux devant le confinement. Certains collèges ont distribué des tablettes aux élèves. «Pour moi, tout marche comme sur des roulettes, j'ai virtuellement tous mes élèves dans mon salon», s'enthousiasme Carine Granchet, une professeur d'informatique parisienne. Mais d'autres ne sont pas équipés et n'étaient pas du tout préparés à mettre en oeuvre rapidement un apprentissage à distance.
En Italie, où 8 millions d'élèves sont confinés, Rome a annoncé lundi que 85 millions des 25 milliards d'euros de son plan coronavirus seraient dédiés à l'apprentissage en ligne.
Toutefois, selon une étude européenne de 2019, plus de la moitié de la population de la péninsule ne maîtrise pas les bases du numérique. Samuel, un collégien romain, parle d'un manque de pratique de ses «profs». «Ils ne sont plus si jeunes et ne sont pas habitués à utiliser ces outils, ils ne mettent pas le son sur l'ordinateur, ils parlent et on ne les entend pas», dit-il. En Autriche, les médias pullulent de conseils pratiques, d'interviews de psychologues, pédagogues, coaches, sur la façon d'organiser l'école à la maison, de gérer son temps, l'espace du domicile etc. «Nous avons fait un emploi du temps quotidien», raconte Sebastian Bred, père d'Erik, 8 ans, à Vienne. «Nous avons parfois peur de ne pas lui enseigner ce qu'il faut», s'inquiète le père, qui se dit néanmoins «convaincu qu'à l'issue de cette épisode, nos usages du digital, notamment à l'école, vont faire un bond décisif».
«On est déjà un peu épuisés, parce que les professeurs n'arrêtent pas d'envoyer, envoyer», raconte pour sa part l'Espagnole Cristina Casado Bellido, mère de deux enfants de 9 et 6 ans. «Le problème c'est qu'avec la petite, il faut tout le temps s'occuper d'elle ca r elle n'y arrive pas toute seule», ajoute-t-elle.
Mais comment faire lorsqu'une famille ne dispose que d'un ordinateur pour trois, quatre, cinq personnes ? Lorsque les parents ne maîtrisent pas ou mal la langue du pays ? Lorsqu'il n'y a pas d'imprimante à la maison, pas de place tranquille pour travailler ?, s'interroge-t-on.
Des enseignants s'alarment d'un décrochage scolaire des plus fragiles, jusqu'à demander aux parents les plus favorisés de ne pas trop faire travailler leurs enfants afin de ne pas creuser les écarts.
Le confinement a parfois aussi des effets positifs, comme de faire apprécier aux élèves la valeur de «l'école pour de vrai».
«Tu redécouvres qu'aller à l'école, c'est merveilleux», résume Samuel, un jeune italien.

 

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