L'implication de l'enfant autiste dans les tâches domestiques constitue, en cette période de confinement préventif, un bon moyen d'occupation pour cette catégorie aux besoins spécifiques.
Des familles oranaises contactées jeudi par l'APS à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme ont ainsi expliqué avoir réussi à chasser les appréhensions suscitées à l'annonce des mesures prises de prévention et de lutte contre la propagation du coronavirus, dont la fermeture des crèches, des établissements psychopédagogiques et autres structures d'accueil spécialisées dans la prise en charge des enfants autistes. «Les mesures de précaution nous ont certes inquiétés au début, mais la mobilisation de ma famille aux côtés de ma fille autiste de 16 ans a permis de lever toutes les craintes», confie Karim qui avait l'habitude de la faire sortir tous les jours. «L'alternative réside dans l'implication aux tâches ménagères avec la maman», poursuit-il, révélant avoir été «agréablement surpris» par l'adaptation rapide de sa fille à la situation. De son côté, Abdelkrim assure que s on fils de 15 ans donne, lui aussi, l'impression d'avoir parfaitement «compris» la situation imposée par la conjoncture. «Lui qui avait l'habitude de courir dans tous les sens dans l'aire de jeux de la cité, s'occupe plutôt bien avec ses jouets, en regardant des dessins animés à la télévision, ou en prêtant son aide à la mise des couverts sur la table de cuisine», explique Abdelkrim. Fatiha, femme au foyer, a choisi quant à elle de poursuivre, à la maison, les séances pédagogiques qui étaient dispensées au cabinet de la praticienne de son enfant de 12 ans, tout en l'incitant à participer à certaines activités domestiques. L'ensemble de ces enfants autistes sont non-verbaux comme la grande proportion de cette catégorie qui peuvent également présenter des troubles du comportement caractérisés par l'hyperactivité et des changements d'humeur plus ou moins graves (automutilation, agressivité). «L'absence de langage ne signifie pas l'absence de faculté cognitive», tient à clarifier la neuropsychologue Fatima Benmoufok, spécialisée dans la prise en charge de cette catégorie d'enfants à Oran, recommandant aux parents de «parler» à leurs petits. «En cette période de confinement, la priorité doit être donnée surtout à l'explication de la ligne de conduite à observer en mat ière d'hygiène», a insisté la spécialiste, préconisant à l'adresse des parents de «parler en montrant les gestes à accomplir» en s'appuyant, au besoin, sur des pictogrammes (dessin symbolisant l'action). La praticienne suggère encore, pour la période de confinement, d'occuper les enfants par des tâches manuelles aisées, comme le rangement d'objets et la manipulation de pâte à modeler, sans oublier l'effet bénéfique d'une chanson ou musique relaxante le soir. La Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, fixée au 2 avril, se tient cette année sous le thème «La transition vers l'âge adulte». Cette journée a été instituée en 2008 par l'Organisation des Nations unies (ONU) qui définit l’autisme de «trouble permanent du développement qui se manifeste au cours des trois premières années de la vie et résulte d’un dysfonctionnement neurologique».