Culture

Musée du Bardo (Alger) : Exposition : « L’Ethnographie africaine »

Publié par Djamel BOUDAA le 07-11-2021, 18h17 | 134
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Une exposition-événement sur l’ethnographie africaine (de l’Afrique Sub-Saharienne) se tient jusqu’au mois de mars 2022 au Musée national public Le Bardo.

Lors de cet événement culturel, organisé à l’occasion de l’annonce de la création du Grand musée Africain à Alger d’une superficie de 11 210 m² (activités accueil et expositions 3270 m², activités spectacles et projection 1790 m², activités administration, gestion et logistiques 3850 m² et activités commerciales 2300 m²), une partie de la collection ethnographique du Musée du Bardo, qui compte mille objets, a été présentée au public.

Les pièces exposées, au nombre de 150 pièces, sont datées entre le 19ème et 20ème siècle et sont originaires du Mali, Nigéria, Côte d'ivoire, Burkina Faso, Ghana, Benin (Afrique de l’Ouest), Cameroun, Gabon, République du Congo, République Démocratique du Congo, Burundi (Afrique centrale), Éthiopie, Rwanda et Madagascar (Afrique de l’Est).

 «Les œuvres exposées sont de véritables "documents" historiques qu'il est possible d'analyser et parfois de déchiffrer par rapport à leur milieu spécifique et leur époque », est-il écrit dans le texte de présentation de cette exposition ethnographique qui «permettra de mettre l'accent sur les sociétés qui ont produits des œuvres chargées de sens par leur fonction d'usage et qui illustre par la même occasion la puissance du lien quant à la transmission des valeurs morales, politiques et sociales au travers d'un langage symbolique ».

L’exposition est organisée autour de six thèmes, à savoir : les masques, les sculptures, la vannerie, les armes, les attributs royaux et les instruments de musique.

La partie de l’exposition consacrée aux masques comprend notamment un masque heaume ( couvrant le haut du crâne, la face et parfois le cou) « Yoruba » du Mali, un masque coiffe «Dan » et un masque facial « Gouro » de Côte d’Ivoire, un masque facial « Punu » et des masques funéraires « Kota » du Gabon, un masque frontal « Pendé » de la République démocratique du Congo, un masque facial « Lobi » du Burkina Faso , des masques « Ciniers » Bambara du Mali, ces derniers sont portés sur la tête du danseur, fixés par un bonnet en vannerie lors des fêtes agricoles, des réjouissances ou des fêtes annuelles.

La danse se déroule dans les champs et symbolise la fertilité et la fécondité.

«Le masque africain revêt différentes formes et significations », est-il mentionné sur l’affiche de présentation des masques, objets qui revêtent une très grande importance dans les cérémonies d'Afrique, notamment funéraires.

Le mot désigne aussi bien l'objet que la personne qui le porte à l'occasion de ces cérémonies.

Généralement les masques sont fabriqués en bois mais ils peuvent être en laiton ou dans d’autres matières.

 En ce qui concerne la collection de statues et statuettes, il est à relever qu'elles sont sculptées principalement sur le bois dense (blanc ou rouge) en raison de sa maniabilité.

« Les sculptures africaines ne sont pas des objets d’art, ce sont des ouvrages qui répondent à des besoins », tels que les rites de passage ou d’initiation.

Parmi les statuettes figurent une statue équestre « Sénoufo » Bambara du Mali, une figure de fécondité portant un masque Baoulé, une porteuse de pot et une figurine de maternité de Côte d’Ivoire, Les objets d’utilisation courante sont également sculptés, parmi eux figurent la poulie de tissage, des cuillères et des louches, ces deux derniers, est-il précisé, « ne sont pas seulement des objets utilitaires mais revêtent une symbolique forte ».

La cuillère et la louche symbolisent la générosité.

Une louche est accordée par les villageois lors des festivités à une femme particulièrement généreuse et hospitalière.

 « L’Art des petites choses est exprimé par le talent et la capacité des artisans forgerons de l'Afrique pour décrire la vie quotidienne à travers des représentations réalistes », est-il mentionné à propos de ces objets usuels qui deviennent ainsi « des supports artistiques ».

La vannerie est également évoquée dans cette exposition qui met en exergue la diversité, la richesse et la beauté de cet art ancestral, fruit du savoir-faire de ces artisans qui travaillent les fibres végétales pour fabriquer des objets utilitaires ou décoratifs « en conservant des traditions artistiques et des savoir-faire locaux enracinés dans le patrimoine ».

« Cette pratique est vivace dans la culture matérielle africaine, pratiquée aussi bien par les hommes que par les femmes, réalisée seule ou en corporation et répondant aux critères de créativité et d’originalité », est-il relevé à propos de cette collection comprenant des paniers à couvercles fabriqués au Rwanda et au Burundi et appelés « Igeséké » ceux de grande dimension et « Agaséké » ceux de petite dimension.

Les premiers servent de contenant ou de transport de la nourriture tandis que les seconds sont utilisés comme écrins à bijoux ou menus objets.

Ils sont fabriqués à partir de papyrus, sorgho ou raphia suivant la technique du spiralé cousu ; ces paniers étaient offerts aux invités ou portés le jour de ses noces par la mariée.

 La parure, dont la sémantique se traduit dans sa forme générale, le matériau et le décor, constitue une autre section de l’exposition qui présente toute une série de bijoux dont un collier de graines végétales, des pendentifs en ivoire ornés de motifs punctiformes, des anneaux de cheville, un collier en bronze et un bracelet en ivoire de Côte d’Ivoire, le tout datant du 20ème siècle ainsi qu’un un collier de tessons de coquilles taillés du Gabon du 19ème siècle.

 «La charge symbolique du bijou met l’individu en situation au sein de son groupe ; il est emblématique des étapes de la vie, symbole d’intimité, de richesse, de charme ou de protection », est-il souligné dans l’affiche de présentation de ces bijoux.

Un aperçu des armes anciennes (datant du 19ème siècle) est aussi donné à travers une collection comprenant les sabres avec leurs fourreaux de Téké et Fon, du Gabon et du Bénin, des couteaux et faucilles du Gabon, du Cameroun, de la République démocratique du Congo une panoplie de flèches du Rwanda ainsi que tout un lot de têtes d’harpons, de carquois pour flèches.

 Les Objets du pouvoir, ensemble d’œuvres symbolisant la royauté ou la gouvernance, constituent un autre volet de l’exposition.

Le tabouret, objet utilitaire au début, est l’un de ces symboles auquel il faut ajouter le spectre ou bâton de commandement.

 La dernière partie de l’exposition est consacrée aux instruments de musique.

« Les instruments de musique sont un ensemble d'objets remplissant plusieurs fonctions sociales très importantes.

Associés aux principales étapes du cycle de la vie (naissance, initiation, mariage, mort…).

Ils peuvent être des insignes de pouvoir et de royauté, ou stimulateurs de force dans les travaux agricoles où l’accompagnement par le chant et la musique joue un rôle considérable pour l’exécution de certaines activités.

Ils peuvent être un moyen de communication, objet de divertissement ou tout simplement des objets ludique », est-il écrit à propos de ces instruments consistant en harpe à caisse hémisphérique « Kora » Senoufe d’Afrique de l’ouest, vièle « Massenqo » et instrument à cordes pincées « Begarona» d’Ethiopie .

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