Culture

Alger : Hommage au Cinéma féminin palestinien

Publié par DK NEWS le 31-03-2024, 16h18 | 3
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Des courts métrages réalisés par des femmes-cinéastes palestiniennes ont été projetés, vendredi soir à Alger, en hommage à Walla Saada, l’une d’entre elles, réalisatrice de "Khouyout harir" (fils de soie) avant de tomber en martyre récemment à Ghaza suite aux bombardements barbares de l’armée d'occupation sioniste.  

Organisée sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts par le Festival International du Cinéma d'Alger en partenariat avec le Centre algérien de la cinématographie (CAC), cette soirée hommage au cinéma palestinien s’est déroulée à la Cinémathèque d’Alger.

Des courts métrages d’une quinzaine de minutes chacun, produits par l’association de Cinéma, "Shashet En’nissae" (l’écran des femmes) qui aide à la promotion et au financement de films réalisés par les femmes-cinéastes palestiniennes, ont été projetés, sous le slogan générique de "Je suis palestinienne", en présence de la représentante et membre de ce collectif, Nada Khalifa.

Réalisé en 2019, "Khouyout harir" raconte en 14 minutes, l’histoire d’une vieille artisane-couturière, amoureuse de son métier garant d’une partie de la tradition ancestrale, et qui veille, tant bien que mal, sur sa transmission et sa pérennité, exhibant à tout moment, à l’écran et à la regrettée martyre, Walla Saada, qui faisait son portrait, ses modèles conçus dans différents coupes ornées d’une variété de broderies.

D’autres courts métrages également récents, qui racontent les conditions de vie difficiles, voire impossibles qu’endure le peuple palestinien à Ghaza notamment, ont été présentés par Nada Khalifa. Ainsi, "Sard" (narration) de Zeina Ramadan, est un échange épistolaire audible de plus de 8 minutes, entre deux amies, Zeina et Riham.

Cette dernière racontant, dans un corpus visuel à son amie, les péripéties de ses différentes tentatives de sortie de Ghaza, sous état de siège, imposé depuis plus de 10 ans par l’occupation sioniste.

"El Ghoul" (l’ogre), écrit et réalisé par Ala Desoki, rend compte en 16 minutes de l’égarement à travers le temps, dans les différentes interprétations sociales à donner à l’ogre, laissant, entre-temps, la bête grandir et redoubler de férocité, jusqu’au jour où les gens la reconnaissent au quotidien, dans l’abjection et la barbarie sioniste.

D'une durée de 13 minutes, "Vine leaves" de Dina Amin, raconte, l’histoire vraie de sa grand-mère d’origine syrienne, qui replonge dans ses souvenirs tellement intenses, qu’elle en ressort convaincue que sa maison véritable se trouve à El Qods. "I wish waren't palestinian" de Feda Naser, est un sentiment de résilience porté à l’écran par la réalisatrice, qui rend en 16 minutes son passage de l'isolement auquel elle s’était astreinte, à un moment de sa vie, suite à plusieurs déceptions en lien avec les conditions de vie difficiles, à son ressaisissement à chaque fois de ses tourments, pour dire haut et fort au final, toute sa fierté d’être palestinienne.

"Témoignages de filles", documentaire de l’association de Cinéma, "Shashet En’nissae", présenté à l’issue des projections, a donné la parole à de jeunes adolescentes palestiniennes qui sont revenues, chacune à travers une histoire poignante et douloureuse, sur leurs peurs d’entreprendre quoi que ce soit et les atrocités et crimes de guerre perpétrés par l’armée coloniale sioniste, et dont ont été victimes plusieurs de leurs proches et bien souvent des familles entières.

La représentante et membre de l’association de Cinéma, "Shashet En’nissae", Nada Khalifa, a d'abord, "remercié l’Algérie pour le soutien indéfectible qu’elle a de tous temps apporté à la Palestine", pour rappeler ensuite, "le rôle prépondérant du cinéma dans la mise en lumière de la réalité palestinienne, la promotion, à travers le monde, de sa cause noble et juste, ainsi que la mise à nu des pratiques infâmes et abjectes de l’occupant sioniste.  

                             L'importance de préserver les manuscrits anciens soulignée 

L'importance de la recherche et l'étude de manuscrits a été soulignée jeudi soir à Alger par des universitaires qui ont appelé à préserver les manuscrits anciens comme patrimoine culturel et marqueur d'identité.

Organisée par la Bibliothèque nationale, la rencontre a réuni plusieurs universitaires qui ont évoqué l'indexation et le catalogage des manuscrits, les difficultés rencontrées par les chercheurs dans le domaine en plus des expériences partagées par des experts qui ont mené des études sur des documents anciens.

Le directeur de la Bibliothèque nationale, Mounir Behadi, a souligné dans sa communication que son établissement est dépositaire d'un fonds documentaire et scientifique "important" estimé à plus de "24.000" manuscrits, en plus des "khizanates" (armoires) localisées dans plusieurs régions du pays notamment dans le sud. Ce "trésor" documentaire, a-t-il dit, nécessite un "intérêt" particulier de la part des chercheurs pour "l'inventorier et l'agencer de façon structurelle pour mieux s'en servir", mettant en garde contre la publication "démesurée" de manuscrits non vérifiés, favorisée, selon lui, par l'accès facile aux moyens moderne de diffusion. "Toutes les institutions doivent être impliquées dans l'étude et la valorisation des manuscrits anciens car la préservation de ces documents traduit l'intérêt des peuples à leur identité et civilisation", a préconisé M. Behadi.

Pour sa part, l'universitaire Abdelmadjid Benaimia, spécialiste des manuscrits de la civilisation islamique, a soulevé dans son intervention par visioconférence, nombre de difficultés rencontrées par les étudiants et chercheurs du laboratoire de la civilisation islamique, notamment dans l'indexation, le catalogage ainsi que l'acquisition de documents privés.

Le manque de moyens et d'outils techniques modernes pour l'identification et la préservation des manuscrits ont été également cités comme entraves à la recherche et à l'étude de la matière documentaire qui, nécessite, selon lui, des moyens matériels pour atteindre des résultats "probants".

De son coté, le chercheur Ahmed Djaafri, enseignant à l'université d'Adrar, a présenté un exposé sur les manuscrits arabes à travers les différentes périodes historiques, relevant à ce titre, que "l'étude des manuscrits relatifs à la civilisation arabo-islamique requiert beaucoup de rigueur académique et scientifique" pour éviter des "anomalies pouvant induire en erreur" étudiants et chercheurs.

Abondant dans le même sens, l'universitaire Abderahmane Douib a évoqué, lui aussi, la nécessité d'adopter une approche académique rigoureuse dans la recherche et l'étude des manuscrits qui, a-t-il avisé, doivent être étudiés avec une grande "habilité" et "exactitude". L'universitaire et auteur d'ouvrages sur les manuscrits soufis, Abdelmounaim Kassimi, est revenu, quant à lui, sur les manuscrits et les publications soufis , notant à ce propos que ces manuscrits en nombre réduit et conservés notamment à Tamentit (Adrar), à la Bibliothèque nationale et à M'sila (Zaouia El Hamel) constituent une "matière importante et une référence" pour les chercheurs algériens.  

                                                                    Beihdja Rahal anime un concert  

Un concert de musique andalouse a été animé samedi soir à Alger par la chanteuse Beihdja Rahal, venue également présenter, devant un public recueilli, "Noubet Mezdj Dil-Mdjenba", son 29e opus récemment sorti.

Accueilli au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA), le concert, organisé sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, a embarqué le public dans une randonnée onirique, à travers une vingtaine de pièces tirées du dernier album et des répertoires multiples de la cantatrice, qui a choisi de rendre un récital de circonstance conforme aux atmosphères solennelles du mois sacré du Ramadhan.

Dans une ambiance sereine et apaisée, Beihdja Rahal a su orner les silences, en créant un sentiment de béatitude chez les spectateurs qui ont savouré, dans la sérénité et le bien être, tous les moments du spectacle, judicieusement construit sur les belles nuances des tons et des couleurs de cette musique savante, entre Inqilabet, H’waza, Madihs et Aroubi, notamment.

Dans son accoutrement de haute couture orné de belles broderies traditionnelles, la chanteuse à la kouitra et à la direction artistique de son orchestre, s'est entourée du professionnalisme et de la virtuosité des musiciens, Hichem Hassani, El Hadi Boukoura et Mahmoud Boukhefardji aux violons alto, Mansour Brahimi à la mandoline, Amine Belounis et Nadji Hamma, aux Ouds, Khaled Ghazi au tar et Sofiane Bouchafa à la derbouka. Parmi les pièces entonnées par l’artiste, avec une voix présente et étoffée, à la tessiture large, "Zarni el malih wahdou", "Moudh badet", "Kaliftou bi badrin", "Akhdamli saadi", "inchakawta L’hawa", "Saber men ketret lem’wadjaâ", "Amchi ya Rassoul", "Salla Allah âala Mohamed, sid aâbed Allah", "Koul nour men’Nour El Hachemi kmel" et "Ida daka sadri".

Sur le lit apaisant des variations modales et rythmiques entrainantes, Beihdja Rahal promène sa voix limpide, et fait montre de toute l'étendue de ses talents multiples, d'instrumentiste et de cantatrice, sur les différentes pièces rendues, mettant en valeur le génie créatif des maîtres de la musique andalouse qui ont écrit ses textes et composé ses airs à travers les siècles.

Les sonorités relevées des instruments à cordes rappellent la noblesse de la musique andalouse et la beauté mélodique, "aux traits classiques et universels" de ses airs entraînants et prolongés, lesquels, de l’avis d’un spectateur, musicien et connaisseur en la matière, "s’ouvriraient bien -malgré les normes conservatrices bien établies de cette musique savante- sur de belles distributions harmoniques".

Dans une atmosphère empreinte de spiritualité, créée entre autre par un éclairage de "qaâda andaloussia", élément d’une scénographie traditionnelle de circonstance, faite notamment, de portes orientales disposées de part et d’autre de la scène, dotées d’auvents (Petit toit en saillie), de tambours (heurtoirs) et d’un haut en arc, avec au dessus, des petites fenêtres derrières des grilles, la cantatrice a déployé un programme qui "découlait de source", car en naturelle adéquation avec le ton ramadanesque de la soirée.

Dans le respect des préceptes et des normes régissant ce genre d'expression relevé que lui ont transmis ses maîtres, Mohamed Kheznadji et Aderrezak Fekhardji notamment, Beihdja Rahal avait déclaré qu’elle n'"entendait travailler au studio que sur la Nouba", tout en s'ouvrant, bien évidemment, sur "les autres genres andalous lors des réceptions ou des diverses cérémonies" qu'elle anime également.

La cantatrice andalouse, une des grandes figures du genre au parcours artistique jalonné jusqu’à présent, par la sortie de 29 albums, qualifie son œuvre de "pédagogique", déclarant la dédier essentiellement à la "sauvegarde et la transmission aux futures générations, de la structure de la nouba et ses contenus selon les préceptes de l’Ecole Sanâa", qui constitue une partie importante d’un immense legs ancestral porteur d'un pan du patrimoine musical algérien dans toute sa grandeur, sa richesse et sa diversité".

Beihdja Rahal est attendue, lundi à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou.

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