Société

Licenciés parce que barbus ? Deux contrôleurs de sécurité d'Orly accusent leur ancien employeur

Publié par DK News le 16-12-2015, 18h14 | 37
|

Deux anciens agents (musulmans)de sécurité  de l'aéroport d'Orly, reprochent à la société Securitas de les avoir mis à la porte à cause de leurs barbes, ce que conteste le patron de la filiale française de cette entreprise.

Lors d'une rencontre mercredi au cabinet de l'avocat Me Eric Moutet, Bachir, 28 ans, qui a demandé à ce que son identité complète ne soit pas publiée, assure que sa courte barbe noire lui valait «de petites piqûres de rappel» telles que: «Si vous voulez, je vous offre une tondeuse».

Le 24 novembre, sa hiérarchie lui a refusé l'accès à son travail de contrôle des passagers avant embarquement: portique, scanner, palpation, fouille de bagages etc.

Un courrier vu par l'AFP lui reproche de n'avoir pas respecté le «référentiel vestimentaire», en l’occurrence «barbes, boucs ou moustaches courts, taillés, soignés et entretenus».

Bachir, qui a porté plainte pour discrimination, a ensuite été licencié pour avoir enfreint ce règlement intérieur et pour d'autres motifs: «bavardage» et «retards et absences».

Un autre ex-salarié de Securitas, Bechir, 34 ans, a lui été licencié en juin dernier, bien avant les attentats du 13 novembre, en raison d'une «inaptitude médicale» liée à une hernie discale. Ce père de trois enfants soupçonne son ancien employeur de l'avoir en réalité «poussé vers la sortie» à cause de sa barbe, et l'attaque aux prud'hommes.

Chef d'équipe pour Securitas, il assure aussi mercredi qu'on lui avait demandé de «surveiller» les salariés musulmans, pour voir s'ils «faisaient la prière» pendant les pauses.

Pour leur avocat, il y a une «radicalisation de l'entreprise». «Certaines entreprises commencent à avoir un comportement problématique» en profitant de la «paranoïa» suscitée par les attentats, s'inquiète Me Moutet.

Le patron de la filiale française de la société suédoise Securitas, a regretté auprès de l'AFP une tentative de «faire des amalgames» à partir d'une affaire «tout à fait classique» de licenciement.

Michel Mathieu a assuré que ces deux salariés avaient été renvoyés pour «plusieurs manquements graves» aux règles de la société, sans préciser lesquels.

Le port de la barbe est selon lui un «élément supplémentaire», mais «pas un élément essentiel» dans ces licenciements.

M. Mathieu a indiqué que Securitas, qui emploie 16.000 personnes en France, menait des «actions de sensibilisation sur le respect du fait religieux et sur l'identification de risques de radicalisation».

Il a souligné qu'en tant que société de sécurité privée, son entreprise était prise pour cible par «l'infiltration de salariés radicalisés».

(AFP)

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.