Les cérémonies de célébration des fêtes du nouvel an 2016 ont eu un goût particulier pour les Français contraints de faire, à l’instar de beaucoup d’autres pays avec les limites imposées par la lutte contre les attentats terroristes.
« Privée elle aussi de feu d’artifice, Paris maintient cependant la traditionnelle célébration du Nouvel An sur les Champs-Elysées », annonce le site du quotidien français lemonde.fr qui précise que la célébration « se déroulera néanmoins dans un contexte de sécurité renforcée. Près de 1 600 policiers et gendarmes assureront la sécurité du plus grand rassemblement autorisé en France depuis l’instauration de l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre ». Pour le préfet de police de Paris, qui dit ne pas disposer d’éléments «nouveaux spécifiques à l’agglomération parisienne», il est clair que «l’état de menace terroriste est permanent», indique-t-il sur lemonde.fr.
Moment d’exercice politique attendu de tous, l’allocution traditionnelle du président François Hollande devait donner le cap vers de nouvelles perspectives pour l’année en cours, année charnière avant les présidentielles de 2017. L’agenda politique imposé par les événements sanglants qui ont marqué la France en janvier puis novembre derniers ont contraint Hollande à différer les préoccupations socioéconomiques qui font grincer l’électorat français, pour parler d’abord de sécurité. « Le Président est revenu sur les grands événements de l’année et a entamé son discours en adressant un mot aux familles des victimes, aux personnels soignants mobilisés lors des attentats qui ont marqué l’année 2015, aux soldats ou encore aux policiers », note le site du quotidien gratuit 20minutes.fr qui retient que pour Hollande, « la menace terroriste restait présente. »
De son côté le site de l’hebdomadaire lexpress.fr souligne que pendant son discours, « François Hollande s'est avant tout posé en président protecteur face au terrorisme, mais a aussi promis d'agir contre "l'état d'urgence économique et social" », ajoutant que ses propos, « donnent une impression de déjà-vu, dénonce l'opposition ». Le tout inséré dans un papier mis en ligne sous le titre : « Vœux de Hollande: entre "entêtement" et "absence de cap" pour l'opposition ». L’absence de cap dénoncée par l’opposition française se charge d’un surcroit de signification à la lecture des chiffres d’un sondage publié ce samedi par l’hebdomadaire lepoint.fr qui ouvre ainsi son article : « 74 % des Français ne veulent ni de Sarkozy ni de Hollande en 2017 ». Le sondage effectué par le cabinet Odoxa pour compte du journal Le Parisien donne une image nette de Français hostiles à un remake du duel de 2012 entre Hollande et Sarkozy et optent carrément pour un renouvellement de l’échiquier politique. Reléguant aux seconds rôles, tous les grands noms de la scène politique française, à l’instar de Marine Le Pen, Luc Mélenchon, et même Manuel Valls, les résultats du sondage indiquent, selon lepoint.fr que «l'ancien Premier ministre Alain Juppé est la seule personnalité politique dont les Français souhaitent majoritairement qu'il soit candidat ». De quoi faire réfléchir Sarkozy et Hollande, en même temps.
Cherbal E-M
