Hi-Tech

Nouvelles technologies : Des armes à double tranchant

Publié par Samy YACINE le 10-05-2016, 14h22 | 151
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Depuis les révélations de l’ancien agent du renseignement américain Edward Snowden, on en sait un peu plus  sur les liens profonds qui lient le monde du renseignement avec le cyberespace et les nouvelles technologies.

Une autre preuve est également fournie par ce bras de fer qui a opposé pendant un certain temps le FBI au géant Apple, à propos du   système de chiffrement d’iPhone que les policiers américains voulaient craquer pour accéder aux données d’un utilisateur impliqué dans la tuerie de Sanbernardino qui a fait 14 morts en décembre dernier en Californie. Après un feuilleton juridico-médiatique de quelques semaines, les policiers ont eu recours à une jeune start-up américaine qui leur a ouvert le téléphone.

Cette semaine, la presse spécialisée rapporte une petite information qui de prime abord paraît anodine mais au fond recèle beaucoup d’enseignement sur cet engouement pour le recours aux nouvelles technologies.

« La CIA investit dans une société de cosmétiques », titre le site de la télévision française, http://bfmbusiness.bfmtv.com qui, à l’instar d’autres organes de la presse international porte un œil analytique sur cette acquisition, à travers laquelle, écrit-il, le « fonds de capital-risque de la CIA s'intéresse moins aux produits de beauté de Skincential Sciences qu'à sa technique de rénovation de l'épiderme qui peut servir au prélèvement sur la peau de marqueurs comme l'ADN aidant à la reconnaissance d'individus. »

A travers son fonds d’investissement In-Q-Tel, la CIA a porté son dévolu sur cette  société dont les produits sont connus du marché américain ;  et c’est le site américain theintercept.com qui rapporte l’information  du rapprochement des policiers américains d’avec cette société. « Alors que l'essentiel du portefeuille des start-up dans lequel le fonds de la CIA a investi est constitué de valeurs technologiques, cette firme californienne a développé une gamme de produits cosmétiques qui purifie et nettoie l'épiderme de la peau.

Sa marque Clearista est surtout connue aux États-Unis », écrit le site de la télévision française qui souligne néanmoins que « visiblement ce n'est pas pour rajeunir et purifier la peau du visage de ses agents secrets que la CIA a investi dans cette société. Elle s'intéresse surtout à son approche qui consiste, pour rajeunir l'épiderme, à ôter une très fine couche superficielle à la surface de la peau du visage ».

De son côté le site theintercept explique que la technologie ciblée par la CIA, est capable, pour des usages en dehors du domaine de la cosmétique  « de prélever en douceur des marqueurs biologiques qui sont uniques pour chaque individu et qui peuvent être utilisés pour en dégager l'ADN », indique-t-il. Les responsables de la CIA ne se sont pas cachés des véritables motivations qui les ont conduits à mettre la main sur ce procédé.

La presse spécialisée n’a pas raté l’occasion de faire un rappel historique pour illustrer les usages possibles de ces quêtes des technologies d’identification. « Espionnage. Quand cinq pays ont tenté de pirater Google Play », pour rafraîchir le souvenir sur cette tentative faite il y a quelques années, lorsque les « services de renseignements des cinq pays de l'alliance dite « Five Eyes » (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, Australie) avaient échafaudé, au début de la décennie, un plan pour pirater Android Market, la fameuse boutique d'applications de Google et Samsung aujourd'hui renommée Google Play, et ainsi espionner les smartphones », rapporte le site du journal français www.ouest-france.fr, se basant sur ds informations divulguées par le site theintercept, sur la foi de déclaration faites par Edward Snowden.

Ces services envisageaient « de pirater les connexions à la boutique d'applications et d'y implanter des logiciels malveillants afin de récolter des données dans les smartphones », ajoute le site qui cite également la chaîne de télévision CBS, selon laquelle,  «  l'objectif était notamment de récolter des informations sur des suspects de terrorisme, en particulier leurs recherches sur internet, les références de leur appareil (carte SIM, etc.) et leur localisation ».

Au moment où était commenté ce petit ‘’fait divers’’ dans le monde des nouvelles technologies, les grosses pontes de l’OTAN étaient autour de la table pour mettre au point la ‘’plus grosse simulation de cyberguerre’’ jamais organisée. « Du 18 au 22 avril, 26 des 28 pays de l’alliance militaire participent à Locked Shields 2016, une gigantesque simulation informatique et organisationnelle dont l’objectif est d’évaluer la capacité de réaction des forces cyber, fussent-elles civiles ou militaires », indique le site d’une autre télévision française http://hightech.bfmtv.com qui détaille el scénario de cette opération où,   « les infrastructures informatiques d’un pays fictionnel ("Berylia") sont attaquées, une vingtaine d'équipes constituées par les différents pays participants doivent les défendre en temps réel », ajoute-t-il.

Les analystes ont vite vu une similitude avec la réaction de l’organisation à l’attaque massive orchestrée, en 2007, apparemment par des hackers de  Russie contre les infrastructures critiques de l’Estonie. En effet, juste après « l'OTAN a créé dans la capitale estonienne un centre d'excellence de cyberdéfense (CCD COE) dont l'une des missions est d'organiser ces simulations.
Ce qu'elle fait depuis 2010 », souligne ce même site. Pour les besoins de l’exercice, l’OTAN a mis en place 1500 systèmes informatiques virtuels simulant des infrastructures sensibles à protéger, comme les plateformes marchandes, les sites des institutions bancaires et les réseaux informatiques des groupements industriels. Les points sensibles identifiés fonctionnement avec des systèmes informatique basés sur les technologies classiques de Windows, Linux et Apple.

Le but de l’exercice est de mettre en situation réelle deux équipes ; le ‘’Red Team’’, joue le méchant et lance plus de 1700 attaques informatiques sur les cibles déjà désignées. En face, l’autre équipe, le ‘’Blue Team’’, est constituée de près de 550 experts répartis en sous groupes, et dont la mission est, de « non seulement procéder à des analyses techniques et forensiques, mais aussi réagir sur le plan légal et médiatique », lit-on sur ce même site.

Samy YACINE.

 

La société qui vous veut du bien !

Lancée en 2004 par deux jeunes Américains, la société Palantir a reçu un sacré coup de main du fonds d’investissement de la CIA pour s’ériger en partenaire des services de renseignement dans la lutte contre  le terrorisme. 

« Sa technologie d'analyse massive des données aurait même aidé à retrouver Ben Laden. Une information jamais démentie... ni confirmée », s’avance le site du journal français http://lexpansion.lexpress.fr/ qui croit savoir d’après des « documents déposés au Royaume-Uni, Palantir a réalisé en 2014 un chiffre d'affaires de 33,4 millions d'euros, en croissance de 43%. »

Les  promoteurs Américains  de cette société jurent que son expertise technologique peut venir au secours  des analystes, « dans leur enquête, grâce à des outils informatiques et à une intelligence artificielle d'une puissance inédite », souligne ce site qui ajoute que le logiciel en exploitation «  peut ainsi fouiller dans des bottes d'informations issues de multiples sources, afin d'y trouver les épingles du contre-terrorisme. Il permet de visualiser les contacts d'un suspect, ses transferts d'argent ou ses appels téléphoniques et de les comparer avec des schémas antérieurs d'attaques », indique-t-il.

 

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