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Elections présidentielles aux Etats Unis - Réseaux sociaux : le passage obligé

Publié par Par Samy YACINE le 18-05-2016, 14h27 | 109
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Inaugurée en 2008, rééditée en 2012, l’intrusion de l’internet en général et des réseaux sociaux en particulier dans le déroulement des élections présidentielles américaines  se confirme cette année avec une course effrénée des différents candidats à ces sésames numériques.

Mais avant de développer les grandes tendances en matière d’usages des différentes applications offertes par les différents acteurs du net par les politiciens, leurs soutiens ainsi que pas les électeurs, il est utile d’illustrer l’influence prise par les réseaux sociaux par ce procès fait à Facebook, accusé de s’immiscer dans les choix éditoriaux des électeurs en vue d’orienter leurs préférences électorales.

Pour s’éviter une polémique inutile, voire même nuisible à son image et à son business, le réseau social américain a  essayé de rassurer en jurant  « qu’il n’essaiera pas d’influencer le vote des électeurs américains lors de l’élection présidentielle de novembre », explique le site d’information www.slate.fr qui se fait l’écho de cette accusation de manque de neutralité  portée contre Facebook par Gizmodo, un blog spécialisé sur les gadgets et les nouvelles technologies qui a évoqué le 9 mai dernier l’’hypothèse d’une suppression délibérée de contenus jugés conservateurs sur le service Trending.

Le blog a publié une série de papiers citant d’anciens prestataires qui ont eu à travailler avec Facebook et qui, aujourd’hui l’accusent « de partialité dans ses choix éditoriaux », souligne lexpress.fr, qui ajoute que « les journalistes présents s'attachaient également à ne pas utiliser de sites réputés conservateurs comme source et n'intégraient un sujet aux tendances que s'il avait été traité par des médias considérés comme plus neutres ».

Ces accusations ont suscité un mouvement de réprobation dans les milieux conservateurs, tandis que le « président républicain de la commission du Commerce, des Sciences et des Transports du Sénat américain, John Thune, a envoyé une lettre à Mark Zuckerberg, pour lui demander des éclaircissements », indique le site de l’hebdomadaire d’informations générales français.

De son côté,   tout en admettant l’implication de l’élément humain dans certains choix de thèmes d’actualité, Mark Zuckerberg a juré que la lumière sera faite en totalité sur cette affaire. L’intérêt porté au traitement de l’information par les réseaux sociaux dénote la montée en puissance de ces nouveaux médias numériques dans la formation des opinions et par conséquent dans la vie politique. 

Le site de la radio française rfi.fr  a cons ré un long papier à l’importance du réseau internet dans les élections américaines dans lequel son journaliste constate que  « depuis 2008 et l’élection à la présidentielle américaine de Barack Obama, les candidats utilisent les réseaux sociaux comme outil de campagne. Et cette élection de 2016 est loin de faire exception, à la différence près que les usages ont changé par rapport à 2008 et même 2012. Aujourd’hui, les soutiens des différents candidats redoublent d’inventivité pour faire campagne sur Internet. »

Le papier évoque des cas concrets d’usages des nouveaux médias par des électeurs pour soutenir tel ou tel candidat, à l’instar de ce groupe de femmes, soutenant Bernie Sanders le rival démocrate d’Hillary Clinton et qui n’ont pas trouvé mieux que de mobiliser une application de rencontres, Tinder,   qu’elles ont transformée en  plateforme politique

Le site rfi.fr a interrogé la chercheuse en sciences politiques Clémence Pène, selon laquelle, le «détournement d’applications sociales pour en faire une plateforme politique n’est pas nouveau…C’était déjà le cas à l’élection de 2008, avec la vidéo Obama Girl, d’une mannequin qui chantait en mini-short pour Obama, publiée sur YouTube.» Au fur des campagnes électorales, on se rend compte de l’importance  de ces outils numériques   pour les hommes politiques qui, explique rfi.fr, « ont donc envahi les réseaux sociaux, qu’il s’agisse de Facebook, Twitter, Instagram, YouTube, Tumblr ou Snapchat.

En utilisant parfois deux comptes, l’un personnel et l’autre pour la campagne ».
Invitée par ce site à analyser ce phénomène, Anaïs Théviot, attachée temporaire d’enseignement et de recherche à Sciences-Po Bordeaux, estime que depuis «2008, Internet a changé la façon de faire campagne aux Etats-Unis. » D’après elle, on retrouve de  nos jours  « toutes les techniques qui ont alors été développées : porte-à-porte ciblé via des bases de données d’électeurs, ciblage des appels aux dons, usage presque boulimique des réseaux sociaux, etc. »

La chercheuse a noté néanmoins une évolution dans les usages faits  par les candidats des réseaux sociaux, avec en effet une prédilection, cette année pour Snapchat ; elle explique cela par le souci de ‘’faire jeune’’, affirmant que  cette  « application de partage de photos et de vidéos est très prisée des 13-34 ans. Les candidats cherchent donc à séduire cet électorat jeune, qui vote parfois pour la première fois ».

Pour sa part, Clémence Pène voit que Snapcaht n’est pas utilisé pour ses capacités ‘’structurantes’’ d’une campagne électorale ; elle estime en effet que « ce qui est le plus déterminant dans la campagne des primaires, ce sont les soutiens. Un réseau comme Instagram permet par exemple de les afficher ». 

Pourquoi Facebook attire-t-il ?

Des observateurs se sont penchés sur l’attrait exercé par le réseau social  et sur son impact sur ‘’nos vies’’. « Au cours de son enquête 2015, le Pew Research Center avait découvert que 63% des utilisateurs américains de Facebook (soit 41% des adultes américains) expliquent consulter les informations sur le réseau social », indique lexpress.fr, précisant que ces « chiffres diffèrent ensuite selon les affiliations politiques ». En effet, ajoute cette source, « «En janvier [2016], nous avons appris qu’environ un Américain sur quatre (37%) avait appris des choses sur l’élection au cours de la semaine précédente sur Facebook. Les Démocrates progressistes ont plus tendance à expliquer que c’est le cas que les conservateurs ou les modérés et Républicains progressistes.»
Pour autant la neutralité de Facebook est-elle assurée ? au regard des accusations qui fusent de partout sur de supposées manipulations de sujets d’actualités proposés aux usagers.

Pour Emily Bell, directrice du Tow Centre pour le journalisme numérique à l’école de journalisme de Columbia, il n(y  a pas de doutes sur la question :  «Si vous consultez l’actualité sur Facebook, vous allez voir le même type d’informations revenir. [...] L’algorithme de Facebook essaie de savoir ce que vous aimeriez bien voir. On vit dans ce que Eli Pariser appelle les “bulles de filtres”», explique-t-elle.

Les artistes en renfort
Dans un papier mis en ligne en mars dernier e site du quotidien économique français lesechos.fr revient en détail sur l’usage par  les artistes américains des réseaux sociaux pour manifester leur implication dans la campagne électorale. « Du côté de la favorite à l'investiture démocrate Hillary Clinton, c'est également par l'intermédiaire des réseaux sociaux que la plupart des artistes qui la soutiennent rendent public leur préférence », note le site ajoutant que ces outils de communication offrent « l'avantage de toucher plus rapidement davantage de monde par rapport à une déclaration dans un média "classique" comme la télévision ou la presse écrite. »

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