Confronté depuis quelques années à des difficultés d’adaptation de son modèle économique, le portail internet Yahoo fait face à une sérieuse crise qui a vu ses actionnaires mener la guerre aux dirigeants pour demander des solutions mêmes les plus radicales pour faire redémarrer la croissance du groupe.
Tout ceci avait contraint l’emblématique patronne du groupe, Marissa Mayer, débauchée de chez Google en 2012 pour redorer le blason du portail, à faire de nombreuses concessions, à commencer par un plan de restructuration annoncé en février dernier, puis en acceptant de céder le cœur de métier du groupe, et enfin en signant la paix avec l’un des actionnaire les plus critiques à son égard, auquel elle a dû concéder quatre places au sein du conseil d’administration de Yahoo. Ses appels à une période probatoire supplémentaire de trois ans pour trouver la parade à la dégringolade du portail internet, ne semblent plus audible au regard des aigres résultats obtenus depuis son arrivée il y a quatre ans à la tête de Yahoo. Accueillie comme une ‘’boussole’’ venue remettre Yahoo dans le chemin de la performance et de la croissance, Marissa Mayer n’a pas su trouver la voie, et affirme elle-même qu’elle a été incapable d’imaginer une issue salutaire à la situation problématique de Yahoo.
En effet, les performances du groupe ne sont pas à la hauteur des attentes des investisseurs ; « Lors de la présentation de ses derniers résultats financiers trimestriels, Yahoo a affiché une perte de 99 millions de dollars pour des revenus légèrement supérieurs à un milliard de dollars », relève lemondeinformatique.fr qui le groupe Yahoo avait annoncé à l’occasion de la publication de ces résultats, qu’il « avait formé un comité d'administrateurs indépendants pour examiner toutes les ‘’alternatives stratégiques’’, tout en continuant à considérer le spin-off de ses activités Internet dans une nouvelle société ».
Le site http://droit-finances.commentcamarche.net, nus apprend que le spin-off « consiste à créer une nouvelle société totalement indépendante à partir d'une branche d'activité existant préalablement au sein d'un groupe », ajoutant que son intérêt « est de mettre en lumière la bonne santé financière de certaines sociétés qui auraient pu être éclipsées en tant que branche d'activité d'un groupe moribond ».
Soutenue par le président du conseil d’administration, elle a tenu tête aux actionnaires, dont certains demandent toujours son départ et beaucoup appellent à une cession des actifs internet, le cœur de métier de Yahoo pour se recentrer sur les participations dans le portail japonais du groupe et le site marchand chinois Alibaba. La pression étant montée à son paroxysme, Marissa Mayer a dû cogiter un plan de restructuration qui a commencé par le licenciement de plus de 15000 collaborateurs et la fermeture de nombreux bureaux à l’étranger.
Parmi les pistes stratégiques envisagées par la direction du groupe, il y a eu, l’année dernière, l’idée d’opérer une restructuration financière de sa participation à 15,4% dans le site de commerce chinois Alibaba, en opérant un placement dans une société dénommée Aabaco Holdings ; par crainte de répercussions fiscale lourdes pur cette opération, e groupe a renoncé ; pour sa part, le « puissant groupe d'investisseurs, Starboard Value, a répliqué que le spin-off d’Aabaco n'était pas la meilleure option pour Yahoo, et que la société devrait plutôt explorer la vente de ses activités principales (moteur de recherche et affichage publicitaire), tout en laissant les participations de Yahoo (Alibaba et Yahoo Japon) dans l'entité existante », rapporte le site lemondeinformatqe.fr
La direction de Yahoo finira par céder y compris sur les ventes d’actifs, avec l’annonce d’un appel à candidature lancé au printemps dernier, pour déterminer de potentiels investisseurs qui seraient intéressés par les actifs du groupe. « Selon les rumeurs, plusieurs candidats seraient intéressés pour tout ou partie de ces actifs : l'opérateur télécoms Verizon (qui serait prêt à mettre 8 milliards de dollars sur la table), le géant des médias Time Warner et désormais Google », rapportait le site zdnet.fr dans un papier diffusé en ligne en avril dernier dans lequel il précise que c’est « en tout cas ce qu'affirme Bloomberg, s'appuyant sur une source proche du dossier, sans donner vraiment plus de détails. » Les informations de presse relatives à cette opération n’ont suscité aucune réaction de la part de Yahoo, selon zdnet.fr qui rappelle que le « processus s'inscrit dans la nouvelle réorganisation annoncée en février par la PDG Marissa Mayer. Dans ce cadre, 1700 postes ont été supprimés et Yahoo a décidé de la fermeture de services et de la vente de brevets et de biens immobiliers. »
Depuis les enchères ont effectivement commencé et des offres ont parvenues au groupe qui pour le moment ne donne pars beaucoup de détails sur l’opération. « Faute de stratégie innovante, Marissa Mayer doit aujourd'hui négocier la vente à la découpe de Yahoo », note le site français www.lemondeinformatique.fr qui rapporte dans un papier mis en ligne le 7 juin dernier que « Verizon Communications a mis près de 3 milliards de dollars sur la table pour acquérir les activités Internet de Yahoo, toujours en panne de stratégie, selon le Wall Street Journal ».
Donné parmi les favoris à a conclusion de cette affaire l’opérateur de télécommunications américain Verizon misait sur ce rachat pour « rafler la mise au nez et à la barbe des autres soumissionnaires potentiels tels que le fonds d’investissement TPG », selon lemondeinformatique.fr qui voit que « ce rachat permettrait à Verizon de renforcer ses activités web avec le milliard d'utilisateurs (par mois) qui restent à Yahoo ». Par le passé, Verizon avait déjà entrepris une démarche similaire en se portant « acquéreur en 2015 d’une autre ex-étoile des années 2000 : AOL pour un montant de 4,4 milliards de dollars », ajoute ce même site qui souligne, comme la plupart des titres de la presse internationale spécialisée que « l'appel d'offres est toutefois loin d'être terminé et Yahoo devrait recevoir d’autres propositions selon le WSJ, qui cite des personnes proches du dossier. »
La valeur de l’offre de Verizon peut néanmoins constituer un bon indicateur du niveau des prétentions financières que peut se donner Yahoo qui en escompte beaucoup plus, soit entre 4et 6 milliards selon des indications de presse.
Aux dernières nouvelles, « Yahoo!: les enchères sur les activités Internet atteignent 5 milliards de dollars », annonce en titre le site www.frenchweb.fr dans un papier diffusé le 10 juin dernier. Le groupe reste pour le moment muet sur le cours de l’opération ; « aucun nom n'a été officiellement communiqué quant aux potentiels acquéreurs, avance ce même site qui estime qu’il est encore « difficile de connaître les actifs précis de Yahoo! qui seront éventuellement cédés dans la mesure où chaque offre peut intégrer un périmètre différent, les enchérisseurs n'étant pas forcément tous intéressés par les mêmes produits et services. »
Le groupe publiera certainement les résultats de son appel d’offres d’ici quelques semaines pour faire connaître les véritables acquéreurs des lots mis en aux enchères dans ce qui s’apparente à une véritable vente à la découpe du cœur de métier du plus ancien portail de l ‘internet qui n’a pas su trouver ses marques devant les grandes évolutions de l’internet et des suages sociaux du monde numérique.
