En fêtant ses 300 millions de visiteurs depuis son inauguration en 1889, le monument phare de la capitale française dévoile ses charmes, et à l’occasion ses dessous. Musique et autres spectacles d’animation ont été de la partie pour marquer, le jeudi passé l’entrée du 300 millionième visiteur à la Tour Eifel qui a ouvert tous ses étages pour montrer les charmes de ce joyau du patrimoine touristique français de 327mètres de hauteur implanté sur la partie nord ouest de Paris, par Gustave Eifel et son équipe à l’occasion de l’exposition universelle de Paris en 1889.
Le parvis a été le théâtre d’une animation photo destinée à ériger un mur en photo long de 12 mètres reproduisant le message suivant : ‘’300.000.000 de mercis’’.
L’ambiance festive et les scores de fréquentation n’ont pas suffi pour taire la polémique engendrée par le gigantesque chantier lancé par al mairie de Paris pour renforcer l’enceinte du monument. En effet, en termes de nombre de visiteurs, la Tour Eifel est, « le quatrième selon l'Office du Tourisme et des Congrès de Paris, après Notre-Dame, le Sacré-Coeur et le Louvre », écrit le site www.parismatch.com, ajoutant que pour l’année 2016, « elle a accueilli un peu plus de 5,8 millions de visiteurs contre plus de 7 millions en 2014, qui reste une année record. »
Au regard des conditions nouvelles induites par la situation sécuritaire, et en vue de préparer le monument aux jeux olympiques de 2024 qu’abritera la capitale française, un immense chantier de dix mois est annoncé avec comme objectif, « sécuriser ses accès, moderniser son accueil, tout en préservant son esthétique », peut on lire sur le site du journal www.ouest-france.fr qui parle d’un ‘’grand lifting’’ en perspective.
Le responsable élu de la mairie de Paris, Jean-François Martins pour qui ‘’ça s’imposait’’, tente de vendre le projet en expliquant qu’il intègre « des impératifs de sécurité et de qualité, tant pour l’accueil que pour l’esthétique» ; indique-t-il sur le site du même journal. La mairie de Paris a fait appel à l’architecte autrichien Dietmar Feichtinger auteur notamment du pont-passerelle du Mont Saint Michel.
D’après les esquisses présentées il compte « ériger deux murs en verre blanc de plus de 220 m chacun, côté Seine et côté Champ-de-Mars », croit savoir ouest-France.fr qui a vu également des parois transparentes, « hautes de 3 m et épaisses de 7 cm pour résister aux tirs et aux voitures-béliers, s’aligneront le long du quai Branly et de l’avenue Gustave-Eiffel. »
Le projet sera complété par des barrières métalliques qui raccorderont le tout avec les allées cavalières. Le cout total du projet est de 20 millions d’euros. Mais la délégation de service public prévoit sur une échéance de 15 ans un investissement global de 300 millions d’euros, un petit clin d’œil pour les 300 millions de visiteurs.
Les responsables de la municipalité tentent de rassurer que tout l’argent nécessaire sera mobilisé par la seule exploitation du site. Malgré cela, il se trouve déjà des voix pour s’opposer à ces travaux qui, disent ils risquent de coûter cher et d’être sans effet.
Le président de l’association des Amis du Champ-de-Mars Sébastien Baschet, qui revendique « 4 000 adhérents », dénonce le manque de concertation des usagers et prévoit que ce projet n’obtiendra aucun impact ni en terme de protection ni d’esthétique. Une chronique du site www.bvoltaire.fr mise en ligne le 26 septembre remet tout en cause, en estimant que les mesures préconisées ainsi que les matériaux prévus ne peuvent en aucun cas assurer la sécurité du site.
De plus, au moment « où ‘’frontière’’ est un si vilain mot dans le politiquement correct, il semble que ces vingt millions pourraient trouver meilleure utilisation », ajoute l’auteur de ce papier. Pour l’heure, une seule chose est sûre : à compter du 1er novembre, le tarif d’accès au monument passera de 17 à 25 euros.