Société

Politique de l’immigration en France : Un équilibrisme délicat pour le président Macron

Publié par Cherbal E-M le 23-12-2017, 16h01 | 46
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L’ambiance n’est pas sereine pour le gouvernement du président Macron, secoué par une forte opposition notamment de  la société civile qui se dresse avec énergie indémontable devant  le contenu d’un nouveau texte de loi en préparation au ministère de l’intérieur sur la politique de l’immigration.

Le   18 décembre, journée internationale de l’immigration, a été l’occasion pour des centaines d’associations de donner de la voix pour dénoncer les velléités restrictives de l’exécutif français. La première salve du mouvement associatif fut déclenchée lors d’une réunion organisée au ministère de l’intérieur, le 8 décembre dernier,   lorsque des associations ont quitté la table pour protester contre une proposition  de l’administration jugée attentatoires aux droits des migrants et à l’image de la France.

De grosses pointures du mouvement associatif caritatif,  conduite par la Fédération des acteurs de la solidarité ont effectivement vivement réagi, « lorsque le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb leur avait présenté son projet, consistant à envoyer des "équipes mobiles" dans les centres pour en recenser les occupants, et les orienter vers des structures différentes selon qu'ils seraient réfugiés, demandeurs d'asile, déboutés... », rapporte le site www.huffingtonpost.fr. 

Elles ont promis d’alerter Jacques Toubon le défenseur des droits, à l’occasion de cette journée internationale, pour demander au gouvernement de surseoir à la mise en œuvre de deux circulaires du ministère de l’intérieur qui, à leurs yeux, « remettent fondamentalement en cause ces principes socles de l'action et de l'aide sociale ».

Les couloirs du ministère de l’intérieur vivent au rythme d’une autre salve déclenchée par des politiques, y compris du camp présidentiel, ainsi que par des observateurs de la presse et des associations, alertés par des fuites publiées par la presse français qui a divulgué quelques contenus du projet de  loi en préparation relatif à ‘’l’asile et l’immigration’’. Intervenant sur les ondes d’une radio française, M.Toubon a noté « une défaillance nette par rapport au respect des droits fondamentaux » dans la politique de l’immigration de l’exécutif français.

Réputé adepte d’une politique migratoire restrictive, voire même  discriminante, le ministre de   l’intérieur Gérard Collomb engage le gouvernement sur le chemin d’un durcissement  qui mènera le président Macron  droit vers  un délicat exercice d’équilibriste, entre une droite réclamant plus de restriction et la gauche tenant encore, avec une mouvement associatif actif,  à l’image d’une France terre d’accueil et des droits de l’Homme.

Le ministère de l’intérieur crie à qui veut le croire que le projet n’est pas finalisé et que la concertation est toujours en cours. Cependant les nombreuses associations conviées Place Beauvau sont toutes ressorties certaines que c’est déjà ‘’acté’’ et qu’il faut se préparer à la contre offensive, voire même ‘’à la riposte politique’’.

Les organes d’information qui ont eu accès au contenu du projet évoquent effectivement un durcissement des dispositions, et notamment, souligne le site 20minutes.fr, «  le doublement de la durée de rétention passant de 45 à 90 jours, l’inscription dans la loi de la notion de ‘’pays tiers sûr ‘’ ou la réduction de moitié du délai de recours en cas de rejet de la demande d’asile, passant de 1 mois à 15 jours. »

Sur les colonnes du journal L’Opinion, le député La République En Marche  de la 3ème circonscription de Paris, Stanislas Guérini, n’a pas été tendre avec son équipe : « Le manque d’intégration des réfugiés est le vrai scandale. Notre politique d’intégration n’est pas au niveau d’une grande nation », dénonce-t-il.

La presse française a consacré de larges espaces à cette actualité avec des commentaires variés reflétant la diversité des courants de pensée  politique qui traversent les rédactions françaises. 

« Le projet en débat accélère les expulsions, allonge la durée de rétention et installe la France dans le cortège indigne des pays qui se murent », s’indigne le quotidien communiste L’Humanité, dans la même tonalité critique  que l’éditorialiste de  Libération qui écrit :   « en France ces jours-ci, on doit se frotter les yeux pour réaliser que l'homme qui a entrepris de durcir la politique migratoire est bien le même qui, il y a quelques mois, la main sur le cœur, en appelait à l'honneur de la France d'accueillir les réfugiés ».

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