Santé

Comment digérons-nous les aliments ?

Publié par Dk News le 02-11-2018, 16h03 | 71
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De la bouche au gros intestin, l’aliment parcourt un long chemin. Il est transformé par des processus de digestion mécaniques et chimiques, afin que les nutriments puissent être utilisés ou stockés par l’organisme. Notre manière de nous alimenter, et plus généralement notre santé, conditionnent le bon fonctionnement de ce mécanisme.

Les processus de digestion

À l’approche du repas, tous nos sens sont en éveil. C’est, avant même la première bouchée, le signal de départ de la digestion. La bouche salive, l’estomac se contracte, le pancréas et la vésicule biliaire sécrètent les sucs digestifs, l’organisme est prêt à digérer.

La préparation et la cuisson rendent les aliments plus faciles à mastiquer, à avaler et à digérer, en particulier les fibres.

La digestion elle-même est la combinaison de deux processus : La digestion mécanique a lieu dans la bouche et l’estomac. Elle réduit les aliments en bouillie.

Les dents broient les aliments en petits morceaux et dans l’estomac le brassage et les contractions continuent ce travail de fragmentation. La digestion chimique se déroule tout au long du tube digestif grâce à des enzymes et à des sucs digestifs comme la salive, l’acide chlorhydrique sécrété par l’estomac ou la bile sécrétée par le foie. La digestion chimique dissout les nutriments et les divise en éléments assimilables.

Ce système de digestion est comparable à une chaîne industrielle de démontage. Elle se compose d’une succession d’organes (voir schéma) ayant chacun un rôle spécifique, depuis la fragmentation des aliments jusqu’à l’assimilation des nutriments.

Le processus de la digestion se répète inlassablement après chacun des repas. Grâce à ce système, nous absorbons plus de 90 % des protéines, des graisses et des glucides que nous mangeons, un pourcentage un peu plus faible de vitamines et de sels minéraux.

Après leur absorption, les nutriments passent dans le sang qui les emmène dans le foie où ils sont traités avant d’être distribués au reste de l’organisme. Les nutriments sont alors utilisés ou, lorsque les besoins du corps sont satisfaits, accumulés pour constituer des réserves.

La digestion commence dans la bouche

La mastication

Les dents coupent et écrasent les aliments en petits morceaux. Le rôle de la mastication est multiple, humidifier les aliments, réduire leur taille pour pouvoir les avaler et faciliter l'action des sucs digestifs, briser les fibres, mais aussi commencer la digestion des glucides.

Le rôle de la salive

Sans attendre la première bouchée, les glandes salivaires commencent leur sécrétion. Il existe en fait deux types de salive : celle produite à l’avant de la bouche, destinée à humidifier la bouche et les aliments et celle produite au fond de la bouche, plus visqueuse, destinée à lubrifier leur passage. La salive permet le compactage des aliments ; la langue les pousse vers l’arrière de la bouche, où ils sont avalés dans l’œsophage et acheminés jusqu’à l’estomac.

La salive contient des enzymes, les amylases, qui vont commencer la digestion chimique des glucides. Les molécules d’amidon (dans le pain, les pâtes, les pommes de terre, par exemple) sont transformées en glucose. Cette première digestion est une des raisons pour lesquelles il est indispensable de mâcher suffisamment longtemps ses aliments, le travail du reste du tube digestif s’en trouve facilité. De plus, le temps nécessaire à une mastication efficace évite de se jeter sur la nourriture et de manger plus que de raison.

La digestion continue dans l'estomac

Le brassage et le broyage des aliments

Les aliments en provenance de la bouche arrivent par l’œsophage jusque dans l’estomac. Celui-ci est fermé par un muscle en forme d’anneau (un sphincter) qui, normalement, laisse passer les aliments dans un seul sens pour éviter tout reflux.

La paroi de l’estomac est constituée de muscles robustes animés de contractions, qui brassent des aliments et les broient en plus petits morceaux. Cette paroi sécrète des sucs dits gastriques, un mélange d’enzymes et d’acide chlorhydrique, ainsi qu’un mucus destiné à éviter que l’estomac ne se digère lui-même.

La fonction des enzymes digestives

Les enzymes sont des protéines fabriquées par les êtres vivants et destinées à provoquer ou faciliter des réactions chimiques indispensables à la vie. Il existe des dizaines de milliers d’enzymes, chacune adaptée à une réaction chimique particulière.

Dans le contexte de la digestion, les enzymes ont pour fonction de fractionner les molécules complexes en éléments plus simples et plus facilement absorbables par le tube digestif. Par exemple l’enzyme appelée lactase se charge de diviser le lactose (le sucre du lait) en glucose et en galactose.

Dans l’estomac, certaines enzymes commencent la digestion des protéines et des graisses en les cassant en plus petits éléments, les acides aminés et les acides gras. Une enzyme spécifique digère partiellement l’alcool qui peut ainsi commencer à être absorbé dans la circulation sanguine.

Cette digestion partielle de l’alcool dans l’estomac explique pourquoi l’ivresse vient si rapidement, en particulier chez une personne ayant l’estomac vide. La digestion des glucides, démarrée dans la bouche sous l’action de la salive, est momentanément arrêtée dans l’estomac du fait de l’acidité qui y règne.

La formation du chyme

Une fois le travail de l’estomac achevé, les aliments en partie digérés et mélangés aux sucs gastriques forment une bouillie, le chyme, une sorte de masse crémeuse qui va progressivement passer dans l’intestin grêle à travers un autre sphincter, le pylore. La durée du passage des aliments dans l’estomac varie selon la quantité ingérée et leur teneur en graisses. Plus un repas est gras, plus sa digestion sera longue.

La fin de la digestion

L’intestin grêle est la partie la plus longue du tube digestif. Il mesure de 6,5 à 7 mètres de long et se divise en trois parties.

Lorsque le chyme arrive dans l’intestin grêle, il subit l’action de nouveaux sucs digestifs. Ceux sécrétés par le pancréas neutralisent l’acidité des sucs gastriques et permettent à nouveau la décomposition de l’amidon en glucose. Les enzymes sécrétées par le pancréas et l'intestin finissent la digestion des protéines en acides aminés et celle des lipides en acides gras.

La bile, un liquide verdâtre fabriqué par le foie et stocké dans la vésicule biliaire, solubilise les graisses comme le ferait un savon, facilitant ainsi leur absorption à travers la paroi de l'intestin.

L'absorption des nutriments

Pendant que la digestion chimique s’effectue, les contractions de l’intestin grêle font avancer les aliments. Ce long trajet donne suffisamment de temps à notre organisme pour absorber les différents nutriments à travers les cellules de la paroi de l’intestin grêle. Celle-ci forme une succession de replis, appelés villosités, sur toute sa longueur. Ces villosités sont elles-mêmes formées de replis plus petits, les microvillosités (voir ci-dessous).

Ces villosités et ces microvillosités accroissent considérablement la surface de contact, donc d'absorption, entre les aliments et l'intestin grêle (chez un adulte, cette surface est d'environ 200 mètres carrés, soit l'équivalent d'un court de tennis).

Le traitement de l'eau et des matières indigestes

Le gros intestin - ou côlon - est plus court que l’intestin grêle et ne mesure qu’un mètre et demi.
La grande majorité des substances digestibles ont été absorbées dans l’intestin grêle, seules l’eau et les matières indigestes se retrouvent à l’entrée du gros intestin.

Son premier travail est de récupérer l’eau qui reste dans ces matières indigestes, puis de compacter celles-ci sous la forme de selles. Les selles, dont la couleur marron vient des pigments de la bile, sont composées de la partie indigeste des aliments, comme les fibres, de cellules de la paroi intestinale et d’énormément de bactéries : celles-ci représentent jusqu’à 30 % du poids des selles ! Ces bactéries constituent la flore intestinale, un ensemble de micro-organismes qui colonisent notre intestin dès les premiers jours de notre vie.

Le rôle de la flore intestinale

La flore intestinale est implantée dans la partie terminale de l'intestin grêle et tout le long du gros intestin. Elle représente environ 1,8 kilo du poids du corps et contient environ 10 000 milliards de bactéries regroupées en 400 espèces.

La composition de la flore intestinale

Sa composition varie selon les personnes, mais d’une manière générale, sa qualité tend à diminuer avec l’âge. Chez les nourrissons, elle est indispensable au développement de l’intestin et à la maturation du système immunitaire.

La flore intestinale est un ensemble équilibré qui associe : une flore dominante composée de germes très nombreux, parmi lesquels les bifidobactéries et les lactobacilles, appelés aussi probiotiques ; une flore sous-dominante moins nombreuse, qui regroupe des streptocoques et des coliformes, inoffensifs tant que leur nombre reste limité ; une flore variable normalement tenue à l’écart par les autres types de flore.

On y trouve des germes qui peuvent provoquer des infections intestinales (par exemple des pneumocoques ou des staphylocoques en surnombre). Cette flore ne s’implante pas dans le tube digestif, sauf en période de maladie.

Les différentes fonctions de la flore intestinale

La flore intestinale joue un rôle essentiel dans l’organisme : elle participe au bon fonctionnement du système immunitaire ; Elle protège le tube digestif et l’organisme contre l’implantation et la multiplication de bactéries potentiellement dangereuses ;

Elle participe à la synthèse de certaines vitamines : vitamines B5, B8 et B12 et vitamine K, par exemple ;

Elle peut neutraliser certaines substances toxiques, les toxines, fabriquées par les germes à l’origine d’infections intestinales.

La flore intestinale décompose également les acides aminés présents dans les matières non digérées. Cette décomposition produit des substances qui donnent leur odeur caractéristique aux selles. De plus, les bactéries de la flore peuvent digérer une partie des fibres indigestes, dégageant ainsi des gaz très incommodants, en particulier lorsque les aliments étaient riches en soufre (comme les choux, les oignons, le fromage, les œufs) ou en protéines du lait.

L'équilibre fragile de la flore intestinale

Plusieurs facteurs peuvent déstabiliser la flore intestinale : les traitements médicamenteux (antibiotiques, chimiothérapie anticancéreuse, etc.), les germes infectieux (salmonelles, clostridies, etc.), les modifications du transit (diarrhée ou constipation) mais aussi, entre autres, le déséquilibre alimentaire et la dénutrition.

L’hygiène de vie et le stress sont également suspectés d’influencer la santé de notre flore intestinale. Un déséquilibre de cette flore pourrait contribuer à une sensibilité accrue aux infections, aux troubles digestifs et aux allergies alimentaires.

Quand les sels minéraux se font la courte échelle

L’absorption des sels minéraux par l’intestin est un phénomène parfois complexe. Par exemple, celle du calcium se fait en fonction de la présence de deux autres sels minéraux, le phosphore et le magnésium.

Lorsque le repas contient un peu plus de calcium que de phosphore, et deux fois plus de calcium que de magnésium, le calcium est particulièrement bien absorbé. Mais si le phosphore et le magnésium sont présents en trop grande quantité dans le repas, son absorption est réduite.

 Pour cette raison, une alimentation trop riche en phosphore (dans les viandes et le poisson, par exemple) peut contribuer à une décalcification.

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