La visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en Libye, est la deuxième en une année, après celle effectuée à Ghadamès le mois de janvier dernier. Cela renseigne sur l’intérêt qu’accorde l’Algérie à la politique de bon voisinage et surtout la volonté des autorités algériennes à aider les pays voisins dans les moments de crise.
Cela passe d’abord par la consolidation de la coopération bilatérale, les deux parties ayant passé en revue l’état des lieux de ce partenariat et ses perspectives, sachant que l’Algérie a investi en Libye dans le domaine des hydrocarbures notamment.
Cependant, du fait de la situation que connait ce pays et de la précipitation des événements, une importance accrue est accordée à la lutte contre le terrorisme et ses connexions. A l’évidence, la sécurité aux frontières entre les deux pays a été évoquée.
La dégradation de la situation sécuritaire en Libye et la circulation d’armes a amené l’Algérie à sécuriser ses frontières avec ce pays. Mieux encore, l’Algérie se propose d’aider la Libye au même titre que les pays de voisinage qui connaissent des difficultés, induites par les changements intervenus suite à la chute des régimes qui étaient en place. En ce sens, et pour reprendre les propos du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, ce dernier avait précisé que l’Algérie ne s’ingérait pas dans les affaires internes des pays, mais elle a le devoir de les aider.
Les autorités libyennes ont ainsi fait part de leur volonté d’approfondir les relations avec l’Algérie et de bénéficier de l’expérience du pays en matière de lutte antiterroriste et de réconciliation nationale. Les responsables libyens ont été reçus, à plusieurs reprises, en Algérie où ils étaient venus demander conseil.
C’est dans cet esprit que l’Algérie et la Libye s’attèlent à relancer et booster leurs relations. La même approche a été développée par l’Algérie envers la Tunisie et de l’Egypte qui connaissent des situations d’instabilité. Les visites en Algérie de responsables tunisiens se sont multipliées ces derniers temps. Des responsables et leaders politiques ont été reçus par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Ils ont reconnu, dans leurs déclarations aux médias internationaux, que les conseils des responsables algériens, à leur tête le chef de l’Etat, ont été bénéfiques pour le pays.
L’Egypte qui est également au creux de la vague a sollicité l’aide de l’Algérie. La déclaration du ministre des Affaires étrangères, Ramatane Lamamra, à ce sujet est significative dans la mesure où l’Algérie interviendra auprès de l’Union africaine pour demander la réintégration de l’Egypte, exclue de l’Organisation après que le président Morsi eut été déposé par les militaires.
La politique de bon voisinage trouve tout son sens dans l’approche développée par l’Algérie. Cela explique les nombreuses sollicitations des pays de la région qui trouve en l’Algérie un partenaire privilégié et incontournable.