Interview

Bejaïa / Entretien avec M. Mohamed Ouhab : président de la JAAGLFS ( Jeunesse algérienne d’avant-garde de la lutte contre les fléaux sociaux)

Publié par Arslan.B. le 14-09-2014, 18h51 | 624
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« Notre raison d’être c’est de traquer tous les maux sociaux où qu’ils sévissent, autant que faire se peut, les localiser lorsqu’ils s’agit de groupes ou d’espaces bien définis, de faire de la prévention par la pédagogie (sensibilisation) et d’en tenir informées les autorités concernées… », déclare à DK News le président-fondateur de cette association fer de lance de la lutte « organisée » contre les fléaux sociaux.

DK News : Cette association est née quand ? Quelle est son envergure ? Et combien compte-t-elle d’adhérents ?

Mohamed Ouhab : D’abord je tiens à préciser que dans notre association nous préférons le terme « militant » à celui d’adhérent. Jaaglfs est née le 10/4/2010. Son envergure est wilayale en ce sens que nous nous déployons dans les 19 daïras et les 52 communes que compte la wilaya de Béjaïa. Nous avons un délégué dans chaque commune ainsi qu’un siège dans chaque daïra…

Quelle est votre profession et surtout comment vous est venue l’idée de créer cette association ?

 Je suis un DEF (Directeur d’école fondamentale) à la retraite. Quant à l’idée, celle-ci m’est venue par crainte grandissante de voir notre wilaya de plus en plus gangrénée par les fléaux sociaux. Il fallait donc coûte que coûte et sans plus tarder provoquer chez d’autres compagnons ce sursaut salvateur, se mobiliser pour aider à combattre la pollution de la société, de la jeunesse notamment, les franges les plus fragiles et vulnérables en particulier.

Vous comptez combien de militants au sein de votre association et quelles sont les tâches qui leur sont assignées ?

L’association compte en son sein aujourd’hui un peu plus de 400 militants et ce à travers l’ensemble du territoire de la wilaya de Béjaïa. Ils sont vigilants, en contact permanent avec les autorités, ils localisent, identifient, recensent tous les fléaux sociaux, les évaluent en termes d’ampleur.

Nos militants sont aussi à l’écoute des préoccupations des jeunes, entreprennent  de les aider à régler leurs problèmes dans la mesure du possible. Nous ne ménageons aucun effort, en effet pour aider à l’insertion en sollicitant l’Ansej, l’Anjem, la DAS etc. C’est dire que nous ne nous occupons pas que de la seule lutte contre les fléaux sociaux.

Une fois ces derniers recensés et le maximum d’informations réunies à même de permettre une meilleure façon de passer à leur éradication ou, au moins, à leur réduction, des dossiers sont constitués et sont transmis au Wali, au Chef de sûreté de wilaya, à la gendarmerie nationale…

En cas de lenteur dans leur traitement à l’échelle locale, nous n’hésitons pas à ce moment-là à saisir les plus hautes autorités nationales, des ministères concernés en premier lieu jusqu’au premier ministère en passant par la Dgsn. Et j’ajoute que nous n’avons jamais été déçus ni découragés par l’accueil qui nous a toujours été réservé en haut lieu, jusqu’à présent.

Quelles sont vos sources de financement ?

Nous bénéficions des subventions de l’APC, de l’APW et de la DJS.

Qu’en est-il de vos moyens humains et infrastructurels de lutte contre les fléaux sociaux et notamment leurs effets nocifs sur les jeunes, comme la drogue et l’alcool ?

Notre association dispose en son sein d’un médecin généraliste et d’un psychologue et la grande acquisition, cette année et DK News a l’exclusivité de l’information : l’inauguration imminente (dans à peu près un mois ?) d’un centre de détoxication (désintoxication) à Adekar, financé par des dons et sur fonds propres (Les modestes fonds de l’association).

Et pour souligner le respect dont jouit JAAGLFS, je vous avoue que nous avons beaucoup apprécié  d’avoir été sollicités pour une importante séance de travail par le nouveau chef de la brigade de la gendarmerie nationale d’Adekar, tout récemment… Pour discuter des fléaux sociaux et des stratégies de lutte… Et comment protéger également nos militants…

Nos actions forcément ne plaisent pas à tout le monde, c’est évident, n’est-ce pas…A ce propos je vous informe, par exemple que l’un de nos délégués, ex-directeur de la résidence universitaire Berchiche-3- à El Kseur a été limogé suite, précisément, à son témoignage sur les fléaux qui sévissaient à l’intérieur de ladite résidence. L’affaire est toujours en justice et nous sommes mobilisés pour le défendre…

Quelques mots à propos d’un éventuel programme spécial et de vos projets futurs ?

Nous avons programmé une grande rencontre avec des mères de familles à la Maison de la culture de Bejaia afin de les sensibiliser sur les dangers et risques qu’encourent leurs enfants…

Une autre rencontre de même type avec des profs de lycées, des projections-débats au sein des lycées de la wilaya sur le thème des dangers de la drogue, de la débauche (qui fait bon ménage avec la drogue à l’intérieur des résidences universitaires, malheureusement !).

Quant au grand projet : Celui-ci consiste en l’extension de notre association par la « fédération » de cinq wilayas bientôt, à savoir Sétif, Bouira, Bordj Bou Arréridj, Jijel et Bejaia, en y créant le même type d’association, avec les mêmes structures et le même mode de fonctionnement, les mêmes méthodes d’approche…

Ensuite, des réunions périodiques inter wilayas se tiendraient, au terme desquelles un rapport d’activités sur les fléaux sociaux serait rédigé et transmis au premier ministère.

 

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