Economie

Afrique : L'accès rapide aux engrais à un coût abordable, clé d'un développement agricole durable

Publié par Dknews le 23-03-2019, 17h21 | 6
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La réalisation des objectifs de développement et de croissance agricoles durables en Afrique passera par l’augmentation du nombre d’agriculteurs ayant un accès rapide aux engrais à des prix abordables, a indiqué vendredi la Banque africaine de développement (BAD) sur son site web.

«C'est la conclusion des opérateurs et experts agricoles présents au 7ème Conseil d'administration du Mécanisme africain de financement du développement des engrais (MAFDE), qui s’est tenu le 27 février dernier à Marrakech (Maroc) en marge du 10ème Argus Africa Fertilizer, le plus grand événement annuel du commerce des engrais en Afrique», a précisé la même source.

Le premier rapport annuel du MAFDE y a été adopté et la réunion a permis d'échanger sur les voies et moyens facilitant l’accès aux engrais pour les petits exploitants agricoles.

Le Conseil d'administration du MAFDE a formulé des recommandations sur l'étude de base et la stratégie de communication du Mécanisme.

Il a également examiné les rapports sur l'état d'avancement de la mise en £uvre des systèmes de garantie de crédit pour les importateurs et distributeurs d'engrais, et les négociants en produits agricoles.

Ces systèmes visent à faciliter le financement de ces acteurs de la chaîne de valeur agricole par les institutions financières.

Ces modèles de garantie de crédit sont en cours de développement au Nigéria et en Tanzanie, note la BAD.

«Ces solutions contribueront grandement à transformer le secteur des engrais en Afrique et à fournir un accès durable aux engrais de qualité dont l'Afrique a besoin pour réaliser ses objectifs en matière de sécurité alimentaire», a déclaré Marie Claire Kalihangabo,coordinatrice du Mécanisme à la Banque africaine de développement.

A l’occasion de ce Conseil d'administration, les responsables de la Banque africaine de développement ont échangé avec des représentants de l’Afrexim Bank (Banque africaine d'import-export) afin d’explorer de possibles activités conjointes dans le cadre de l’extension de ces garanties de crédit à un plus grand nombre d’acteurs de la chaîne de valeur des engrais sur le continent.

Commissaire de l'Union africaine pour l'économie rurale et l'agriculture et Président du Conseil d'administration du MAFDE, Josefa Leonel Correia Sacko, a appelé à une «mise en £uvre plus rapide «des résolutions de la Déclaration d'Abuja adoptées par les chefs d'Etat africains en 2006 pour la mise en £uvre du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA).

« Les progrès dans la mise en £uvre de ces résolutions ont été lents en raison de plusieurs obstacles aux niveaux national et régional.

Nous pouvons par exemple mentionner les contraintes financières qui affectent les opérations du MAFDE, le nombre insuffisant de négociants en produits agricoles, l'inefficacité des lois sur les engrais, l'environnement peu propice aux politiques d'investissement et l'infrastructure de marché peu développée», selon ce responsable.

Le coût élevé des engrais constitue «un goulot d'étranglement majeur pour les petits exploitants agricoles africains», a regretté de son coté Martin Fregene, directeur du département chargé de l'agriculture et de l'agro-industrie à la Banque africaine de développement.

Il a estimé que les petits exploitants agricoles ont besoin d'un soutien spécial, selon les propos rapportés par la BAD.

Il a aussi souligné qu'une approche inclusive impliquant tous les acteurs de la chaîne de valeur agricole était nécessaire pour la réalisation de l'objectif de 50 kg d’engrais par hectare.

Le commerce transfrontalier des engrais, à l'ère de l'émergence de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC), a également été abordé, selon la BAD.

Les participants ont appelé à une collaboration entre le MAFDE, la Commission de l'Union africaine et les Communautés économiques régionales (CER) en faveur d'une harmonisation des politiques en matière des engrais.

Les membres du Conseil d'administration ont également noté «la nécessité de créer un environnement plus propice aux entreprises pour accroître la participation du secteur privé dans la chaîne de valeur des engrais».

Ils ont félicité l'Union africaine et ses partenaires d’avoir veillé à ce que les réalités et points de vue du continent soient pris en compte dans le Code international de conduite pour la gestion et l'utilisation des engrais en cours d'examen.

S'agissant de l'étude de base du MAFDE (qui fournit un outil de suivi et d'évaluation pour mesurer l'impact du Mécanisme dans neuf pays africains), le Conseil a appelé les partenaires du MAFDE à «conduire une revue des dispositions politiques et réglementaires auxquelles les acteurs sont confrontés, et de la répartition et la densité des négociants agricoles par pays».

Pour rappel, le MAFDE a été créé par la Déclaration d'Abuja de 2006.

Les Etats membres de l'Union africaine se sont engagés à promouvoir l’amélioration de la productivité agricole à travers un financement à même d’accélérer l'utilisation des engrais en Afrique et, par conséquent, de faciliter l'atteinte de l'objectif de 50 kg d'engrais par hectare.

Le MAFDE est géré par la Banque africaine de développement dans le but d’accélérer le développement de l'agriculture dans le cadre de la Vision pour la sécurité alimentaire en Afrique, des Objectifs de développement durable et de l'Agenda 2063.

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