Société

Conflits: L'eau salubre tue plus d'enfants que la violence (Unicef)

Publié par Dk News le 26-03-2019, 14h39 | 4
|

Les enfants de moins de 15 ans vivant dans des pays touchés par des conflits prolongés sont, en moyenne, près de trois fois plus susceptibles de mourir d’une maladie diarrhéique provoquée par un manque d’eau salubre, d’assainissement et d’hygiène que des effets directs de la violence, affirme l’UNICEF dans un nouveau rapport paru récemment.

Ce rapport, intitulé «L’eau sous le feu des bombes», met en exergue les taux de la mortalité dans 16 pays exposés à des conflits prolongés et révèle que dans la plupart d’entre eux, les enfants de moins de 5 ans ont 20 fois plus de risques de mourir d’une maladie diarrhéique liée à un manque d’eau salubre et d’assainissement que des effets directs de la violence. «Le combat est perdu d’avance pour les enfants qui vivent dans des pays touchés par des conflits prolongés sachant que beaucoup n’ont pas accès à des sources d’eau salubre», souligne Henrietta H.

Fore, Directrice générale de l’UNICEF, ajoutant que «le fait est que le manque d’eau salubre tue plus d’enfants que les balles». «Prendre intentionnellement l’eau et l’assainissement pour cible revient à prendre les enfants pour cible», déplore Henrietta Fore. «L’eau est un droit fondamental.

Sans eau, il est impossible de survivre», assure-t-elle. En l’absence de services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène sûrs et efficaces, les enfants risquent d’être victimes de malnutrition et de contracter des maladies évitables, dont la diarrhée, la typhoïde, le choléra et la polio. La situation est encore plus compliquée pour les filles.  Ces menaces sont amplifiées en période de conflit, lorsque les attaques, qu’elles soient portées délibérément ou non, détruisent les infrastructures, blessent le personnel et coupent l’alimentation électrique qui permet aux systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène de fonctionner.

Les conflits armés restreignent en outre l’accès à du matériel et à des produits de consommation essentiels, tels que le carburant ou le chlore, qui s’épuisent ou sont rationnés, ou dont la livraison peut être détournée ou bloquée. Bien trop souvent, les services indispensables à la population sont volontairement coupés.

Dans les pays touchés par des conflits, l’UNICEF s’efforce de fournir des services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement sûrs et adaptés. Pour cela, l’organisation modernise et répare les systèmes de distribution d’eau, achemine de l’eau par camion, installe des latrines et sensibilise la population aux bonnes pratiques en matière d’hygiène.

 A cet égard, l’UNICEF exhorte les gouvernements et ses partenaires entre autres à cesser de prendre les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement ainsi que leur personnel pour cible, à associer les interventions humanitaires d’importance vitale au développement de systèmes d’eau et d’assainissement durables pour tous et à renforcer les capacités des gouvernements et des organismes d’aide humanitaire à fournir de manière systématique des services d’excellente qualité en matière d’eau et d’assainissement dans les situations d’urgence. Le rapport a examiné les taux de mortalité dans 16 pays touchés par un conflit prolongé, à savoir l’Afghanistan, le Burkina Faso, le Cameroun, l’Ethiopie, l’Irak, la Libye, le Mali, le Myanmar, la Syrie, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Tchad et le Yémen.

 Dans tous ces pays, à l’exception de l’Irak, de la Libye et de la Syrie, les enfants de moins de 15 ans sont plus susceptibles de mourir d’une maladie transmise par l’eau que des effets de la violence collective.

Quant aux enfants de moins de 5 ans, ils ont près de 20 fois plus de risques de mourir d’une maladie diarrhéique liée à un manque d’eau, assainissement et hygiène (EAH) que des effets directs de la violence, sauf s’ils vivent en République arabe syrienne ou en Libye.

Cette analyse s’appuie sur les estimations du nombre de décès imputables à la « violence collective» et aux «maladies diarrhéiques associées à un manque d’EAH « publiées par l’OMS pour la période 2014-2016.

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.