Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fermement condamné mardi l’attaque armée contre des civils dans le centre du Mali, faisant au moins 135 morts dont nombre de femmes et d'enfants.
«J’ai été marqué par le très jeune âge de certaines victimes qui avaient entre un et trois ans et le fait que la majorité des blessés étaient des femmes.
C’était un spectacle macabre fait de gémissements et de plaies béantes sanguinolentes», a déploré le délégué du CICR Félix Santhoni, dans un communiqué relayé par des médias locaux.
De son côté, le chef de la délégation du CICR au Mali, Jean-Nicolas Marti, a soutenu que «ce qui s’est passé à Ogossagou est extrêmement préoccupant. Le CICR dénonce des agissements totalement inacceptables et s’inquiète de l’exacerbation des tensions intercommunautaires au centre du Mali». M. Marti a en outre averti que «de tels agissements aggravent une situation sécuritaire déjà fragile et entraînent de graves conséquences humanitaires».
Par conséquent, le CICR a demandé à tous les acteurs «de faire preuve de retenue, de respecter les civils et d’épargner les combattants qui ont cessé de se battre».
Après la sanglante attaque de ce village peul, le CICR, en coordination avec les responsables sanitaires de la région, a participé à l’évacuation des blessés jusqu’à l’hôpital régional de Mopti. Pour faire face à leur prise en charge, il a également remis du matériel médical à l’hôpital de Mopti , selon le communiqué. Le président Ibrahim Boubacar Keïta s'est rendu lundi à Ogossagou-Peul, où il a promis la sécurité, la paix, et que «justice sera faite». «Il faut la sécurité ici, c'est votre mission», a déclaré M. Keïta à l'adresse du nouveau chef d'état-major, le général Aboulaye Coulibaly, nommé dimanche dans la foulée du limogeage des principaux chefs de l'armée lors d'un conseil des ministres extraordinaire au cours duquel le gouvernement a prononcé la dissolution du groupe de chasseurs dogons «Dan Nan Ambassagou».
Cette tuerie s'est produite en pleine visite du Conseil de sécurité de l'ONU au Mali et au Burkina Faso voisin.