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Des repères historiques

Publié par Dknews le 24-05-2014, 18h09 | 50
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Le Mouvement des non alignés (MNA), la plus forte concentration de pays (près de 120 Etats) après les Nations unies aujourd'hui, a vu le jour du temps de la guerre froide, dans un contexte international marqué par une vague sans précédent de luttes pour l'indépendance des peuples colonisés. 

Créé officiellement en 1961 à Belgrade, à l'initiative de Joseph Broz Tito (ex-Yougoslavie), Jamal Abdel Nasser (Egypte) et Jawaharlal Nehru (Inde) notamment, le mouvement s'est voulu dès sa naissance un forum d'expression, de revendication et de solidarité entre les peuples.

Le MNA tire ses fondements de la Conférence de solidarité afro-asiatique de 1955 à Bandung (Indonésie) qui avait réuni 29 chefs d'Etat, en présence de nombreux représentants de mouvements de libération nationale dont le Front de Libération Nationale qui menait la lutte pour l'indépendance de l'Algérie.

L'esprit de Bandung

La rencontre de Bandung avait affirmé solennellement le droit à l'indépendance et au recouvrement de la souveraineté nationale des peuples et nations d'Asie et d'Afrique, et appelé à la création d’un espace d’entraide entre le pays en voie de développement. Les thèmes abordés tourneront autour de l’indépendance des pays du Maghreb l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc, de la fin du régime ségrégationniste de l’Apartheid en Afrique du Sud, ainsi que du conflit israélo-arabe.

Le texte adopté au terme de la conférence rejette le racisme et le colonialisme, réclame une coopération économique mondiale pour lutter contre le sous-développement et tente de promouvoir une charte des relations entre Etats.
Si Bandung marque l'irruption du Tiers Monde sur la scène internationale, le non-alignement ne naît qu'en juillet 1956, avec la conférence de Brioni (Yougoslavie) réunissant Nasser, Nehru et Tito. Il faudra attendre la conférence de Belgrade en 1961 pour que le terme apparaisse officiellement et que soit ce mouvement qui entend se placer comme une alternative entre les deux blocs puisse réellement prendre forme.
Le 1 septembre 1961, la Première conférence des non-alignés se tient à Belgrade. Vingt-cinq pays y participent.

Le Tiers monde politique y avait solennellement affirmé les cinq principes de la coexistence pacifique entre pays de régimes politiques différents : le respect mutuel pour l’intégrité et la souveraineté, la non-agression mutuelle, la non-ingérence dans les affaires intérieures, l’égalité et le bénéfice mutuel et la coexistence pacifique.

En 1963, une déclaration à l’Assemblée des Nations Unies donna naissance au Groupe de 77 (du nombre de ses membres à ce moment, les pays latino-américains, absents à Bandung, s’y sont joints).

L'importance du Sommet d'Alger

Une année plus tard, fut créée la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), organisme des Nations unies pour le commerce et le développement, considéré comme un véritable laboratoire d'idées au service des pays du Tiers monde. Les revendications des pays du tiers-monde pour un monde plus juste et plus équitable, et pour un contrôle effectif et souverain de leurs ressources naturelles se font de plus en plus pressantes.

Ces démarches allaient porter leurs fruits avec la tenue, en 1975, de la septième session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies convoquée à la demande de l’Algérie (présidente du MNA 1973-76) pour discuter d'un Nouvel Ordre économique International, capable de stimuler le développement des pays du Tiers-Monde. Cette initiative sans précédent, venue bousculer un monde régi par un système de gouvernance mondiale inégalitaire favorisant les pays riches au détriment des pays pauvres, allait avoir un fort retentissement.

C'est à l'occasion du Sommet d'Alger (1973) que prit forme une prise de conscience sur la nécessité de consolidation de l'indépendance politique par la souveraineté des Etats membres sur leurs richesses naturelles et de changement de termes de l'échange plus justes et plus équilibrés. C'est également lors de ce sommet que fut adoptée, sur proposition de l'Algérie, la décision de mettre en place, à New York, le Bureau de coordination des Non-Alignés, en tant qu'organe chargé d'assurer la continuité de l'action du Mouvement entre les Sommets et les Conférences ministérielles.

Depuis, le MNA n'a cessé, à travers ses différents sommets et ses multiples démarches, de maintenir l'esprit qui a présidé à ses naissance : souveraineté nationale, paix et prospérité. Son dernier sommet (Téhéran 2012) a d'ailleurs réaffirmé «la persistance de la validité et de l’utilité de la vision, des principes et des objectifs du MNA dans la conjoncture internationale contemporaine».

«Afin de construire un système équitable, inclusif, transparent et efficace de gouvernance mondiale commune, reposant sur la justice et la participation équitable de tous les pays et devant faire face aux actuels défis et aux risques que font surgir les menaces mondiales à la sécurité, les dangers qui pèsent sur l’environnement, le changement climatique, les migrations, les maladies contagieuses, la pauvreté extrême, entre autres, les Etats membres du MNA doivent coordonner leurs positions et conjuguer leurs forces pour faire valoir les intérêts du monde en développement», avait fait valoir la Déclaration de Téhéran, le document signé à l'issue de ce sommet. 
 

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