La nécessité d’assurer à titre préventif un suivi intense et régulier de la qualité des eaux de l’oued Sébaou, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, a été soulignée lundi par les participants à une rencontre de sensibilisation sur les maladies à transmission hydrique (MTH), organisée par la direction locales des services agricoles (DSA).
Lors de cette journée d’information et de sensibilisation sur les risques des maladies à transmission hydrique, abrité par l’Institut de technologie moyen agricole spécialisé (ITMAS) de Boukhalfa, Oulamara Idir, biologiste à la Direction de la santé et de la population, a déploré l’état de l’oued Sébaou dont «le lit est jonché de décharges sauvages et qui reçoit des rejets d’eau usées, de lixiviats, et même des rejets industriels, citant, à ce propos, une unité de production de crèmes glacées située à Fréha.
«L’année passée nous avons sillonné l’oued Sébaou, notamment la partie limitrophe de la wilaya de Boumerdes, pour effectuer des prélèvements de Tadmait jusqu’à Fréha et, le constat est inquiétant : La plupart des stations de lavage-graissage rejettent directement (leurs eaux usées) dans cet Oued.
Cette pollution a été même à l’origine de la mort de plants vigoureux tel que Asgharsif», a-t-il déploré.
Préoccupation partagée par le subdivisionnaire de Fréha.
Selon lui, «l’oued Diss qui vient de Yakouren et se déverse dans le Sébaou passe par ladite unité de crème glacée et collecte les rejets de cette usine», ajoutant que l’irrigation avec cette eau a été interdite l’année passée, «mais que les agriculteurs reviennent à la charge cette année pour son utilisation».
La DSP assure un contrôle régulier de la qualité des eaux du Sébaou et l’Etablissement public de santé de proximité d’Azazga suit de près cette situation en effectuant des prélèvements réguliers pour analyser la qualité de l’eau, «mais ce contrôle concerne uniquement la partie bactériologique, puisque l’analyse physico-chimique qui est assurée par l’Algérienne des eaux est la plus difficile à maîtriser», a ajouté M. Oulamara, tout en plaidant pour une «surveillance accrue» de la qualité de l’eau de cet oued qui fournit l’eau potable et surtout qui est la principale source d’irrigation de la wilaya.
Ce même intervenant qui a observé qu’aucun cas de fièvre typhoïde ou de choléra n’a été enregistré à Tizi-Ouzou, a indiqué que «depuis le 1er janvier dernier à ce jour, un total de 55 cas d’hépatite A, a été enregistré dans la wilaya», rappelant que les prélèvements effectués l’été en 2018 par la DSP ont révélé que 80% des sources aménagées sont polluées.
La direction locale des ressources en eau a souligné qu’un travail d’analyse des eaux des sources de la wilaya est en cours, pour confirmer ou pas le chiffre de 80% d’entre elles qui seraient polluées tel que avancé par la DSP, relevant que le risque de pollution est plus présent lorsqu’il s’agit de sources abandonnées et qui ne sont pas aménagées selon les normes.
De son côté, la direction locale de l’environnement a rappelé avoir proposé l’inscription d’une étude de dépollution de l’oued Sébaou et le réaménagement de son bassin versant, mais cette demande n’a pas encore abouti.
Le DSA, Laib Makhlouf, a rappelé que les analyses des eaux d’irrigation de la wilaya de Tizi-Ouzou, effectuées l’année dernière, ont confirmé que cette ressource répond aux normes pour être utilisée pour l’irrigation. Une campagne de sensibilisation sur le risque des MTH est menée en direction des agriculteurs, a-t-il ajouté, indiquant que plusieurs actions sont prévues dans le plan 2019 de lutte contre les MTH, dont le recensement de tous les agriculteurs qui irriguent à partir de sites dont la ressource présente des risques potentiels de pollution et l’organisation de visites inopinées, des exploitations.
