Culture

Cinéma «Touiza» de Karim Bengana et «Babylone-Constantina» au programme de la 2eme journée des rencontres cinématographiques de Bejai

Publié par DK NEWS le 23-09-2019, 14h52 | 6
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Touiza, un court métrage du cinéaste   Karim Bengana et Babylone Coinstantina, un long métrage de Sid Ahmed   Sémiane, fraichement sortis des cartons (2019), projetés, dimanche soir à   la cinémathèque de Bejaia, au 2eme jour de l’ouverture des rencontres   cinématographiques de Bejai ont visiblement ravi.

Deux projets, deux sensibilités et deux thématiques que rien ne rapproche   à première vue mais qui paradoxalement se rencontrent et se complètent dans   leur objectif visant à rendre compte des difficultés de la vie, de la   détresse humaine mais aussi des espoirs qui peuvent en surgir. Les deux   trames ont ce point commun également de se tisser sur un sujet partagé en   l’occurrence le terrorisme. Bengana en fait un élément central de son £uvre   et Sémiane une référence de second plan.

Touiza signifie, en berbère, solidarité. Mais dans le film,   paradoxalement, il exprime un idée contraire. Il met en scène deux   personnes qui vivent ensemble mais qui ne se parlent pas. «Quant l’entraide   n'est pas là, on est dans la violence», explique l’auteur, qui en grossi   les traits en faisant évoluer ses deux héroïnes, une bourgeoise   postindépendance et sa domestique, dans un espace fermé, un vase clos, qui   rend leur contact encore plus pénible.

L’une et l’autre ont perdu le gout de la vie. Yasmine se réfugie dans la   religion et sa patronne ne tire ses semblants de joies, qu’en bichonnant sa   chienne comme un bébé et envers qui elle a transféré tout son intéret et   son affection. De fil en aiguille, la domestique verse dans l’activité   terroriste et finit par s’exploser sur une place publique alors que sa   patronne, par désespoir en vient à tuer sa chienne.

Une chute terrible, voulue expressément par Bengana pour symboliser autant   l’enfermement du pays durant la décennie noire et les silences qui se sont   imposés alors à une large partie de la population, ostensiblement gagnée   par la méfiance entre ses différentes parties.  Pour Sid Ahmed Sémiane, en revanche, le terrorisme s’il a produit des   drames, il en a pas pourtant inhibé ou brider les rêves. Malgré les   attentats et la peur, les populations ont trouvé l’énergie et les ressorts   adéquats à chaque épreuve pour rebondir ou continuer tout simplement à   vivre. Et quoi de mieux pour le faire que de s’embarquer dans un projet   musical euphorique.

Exploitant le tenue du festival international de Djazz, organisé en 2000 a   Tabarka en Tunisie puis ramené et dupliqué à Constantine, il en profite   pour filmer toutes les coulisses de l’organisation, la fiévre des artistes   en répétition et leur engagement a sublimer leur art. Pour réussir son   pari, Sid Ahmed Sémiane a sorti les grands moyens et convoqué pour s’y   produire des valeurs sures et des artistes universels hors pairs.

Alpha Blondy, stéphane Gaillairdo, Karim Ziad, Billy Cobhane, et tant   d»autres stars, invités du festival, ont été suivis pas à pas et sa caméra   à capturé leurs meilleurs passages, leurs moments de détente et leur état   d’esprit. Une prouesse.

Naturellement, il n’y ‘avait pas que les vedettes. Tout le cru et la fine   fleur de Cirta était là aussi. Les rappeurs, El aissaoua, les maitres du   malouf dont Raymond, le père fondateur, et surtout un inénarrable Aami   Ahmed, gardien de ce patrimoine millénaire, et qui préservait des bandes   sonores qui datait de l’époque de la radio Constantine et qui en prenait   soin comme de la prunelle de ses yeux..

Un voyage de folie, qui allait d’un scène à une autre, d’un genre musical   à un autre, le tout compilé dans une sensation d’unicité époustouflante.   Toute la magie du film est là, et visiblement Sémiane pouvait se passer   d’une composition dramatique. Car tout y est dit en musique et en poésie. 

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