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Liban: La coopération comme unique issue de sortie de crise

Publié par DK NEWS le 29-11-2019, 17h56 | 3
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 Le président libanais, Michel Aoun, a indiqué jeudi en marge d'une rencontre avec le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, à Beyrouth, que les responsables libanais doivent coopérer pour faire sortir le pays de sa crise d'une façon qui sert les intérêts des Libanais. «La situation actuelle ne peut plus supporter les conditions et contre conditions établies par différentes partie impliquées dans les tractations», a-t-il indiqué, ajoutant que le soutien arabe au Liban doit se traduire par des mesures «concrètes» prises pour aider le pays à sortir de sa crise économique «dramatique» qu'il traverse.

M. Aoun s'est dit ouvert à un gouvernement incluant des représentants de la contestation, qui rejette catégoriquement la classe politique traditionnelle, dominée depuis des décennies par les mêmes partis et les mêmes clans familiaux.

Il avait évoqué l'idée d'un gouvernement «techno-politique», insistant sur la nécessité de conserver des représentants des partis.

Le président Aoun avait récemment déclaré que le Premier ministre démissionnaire Saad Hariri «hésitait» quant à la possibilité de diriger le prochain gouvernement, imputant le retard pris dans la formation du cabinet aux «contradictions qui régissent la politique libanaise». Saad Hariri, dont le nom était cité pour reprendre la tête du gouvernement libanais, a annoncé, quat à lui qu'il n'occuperait pas ce poste.

«Ce ne sera pas moi, mais quelqu'un d'autre qui dirigera un gouvernement qui réponde aux ambitions des jeunes», a déclaré M. Hariri dans un communiqué, dénonçant des pratiques «irresponsables» et un déni «chronique» de la part des autres forces politiques. M. Hariri a critiqué, sans les nommer, ceux qui devant l'opinion publique disent «attendre une décision de +Saad Hariri, qui hésite+», dans le but de lui imputer «faussement» la responsabilité du retard pris dans la formation du gouvernement.

Les manifestants mobilisés depuis le 17 octobre ont obtenu leur première victoire avec la démission du gouvernement Hariri le 29 octobre, mais ils attendent toujours un gouvernement de technocrates qui ne seraient pas issus du sérail politique traditionnel.

Le processus constitutionnel devant aboutir à la nomination d'un nouveau Premier ministre puis la formation d'un gouvernement n'a toujours pas été enclenché par le président Michel Aoun, dans un contexte de tiraillements au sein de la classe dirigeante. Et les crises économique et financière s'aggravent.

Le Premier ministre démissionnaire a exprimé l'espoir de voir le président Aoun «lancer immédiatement les consultations parlementaires pour nommer un Premier ministre et former un nouveau gouvernement». Pour sa part, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Houssam Zaki, actuellement en tournée auprès des responsable libanais, a affirmé jeudi que l'organisation panarabe soutient le Liban dans la crise économique et politique qu'il traverse, soulignant toutefois que la solution «doit venir des Libanais eux mêmes».

Importance de la formation rapide d'un nouveau gouvernement

 Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé dans une déclaration à préserver «le caractère pacifique des manifestations» au Liban, après des attaques contre des manifestants menées, selon les médias, par des partisans des partis «Hezbollah» et «Amal».

Les membres du Conseil «demandent à tous les acteurs de mener un dialogue national intensif et de maintenir le caractère pacifique des manifestations en évitant la violence et en respectant le droit à protester en se rassemblant pacifiquement», indique cette déclaration. Ce texte a été approuvé à l'unanimité à l'issue d'une réunion régulière du Conseil sur le Liban. Les membres du Conseil «saluent le rôle exercé par les forces armées libanaises et d'autres institutions de sécurité de l'Etat pour assurer la défense de ce droit», ajoute le texte.

Dans leur déclaration, les membres du Conseil de sécurité soulignent aussi «l'importance de la formation rapide d'un nouveau gouvernement capable de répondre aux aspirations du peuple libanais et de rétablir la stabilité du pays dans le cadre constitutionnel».

Des contestataires ont réclamé une ponction sur plus de 40 jours après le début du soulèvement populaire inédit qui secoue le Liban, les contestataires rivalisent d'inventivité pour empêcher la mobilisation de s'essouffler. Dénonçant la «corruption» et l'«incompétence» de la classe politique, mais aussi une détérioration des conditions de vie, des centaines de milliers de Libanais ont battu le pavé dans tout le pays depuis le 17 octobre.

Les manifestants veulent des mesures rapides pour redresser l'économie mais refusent que les plus démunis en payent le prix, dans un pays où un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

 

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